Le maire de Brazzaville, Hugues Ngouelondele, a reconnu « des dérapages » qui ont émaillé les expulsions des ressortissants de la RDC de sa ville et présenté des excuses aux habitants de Kinshasa. C’était au sortir d’une rencontre, lundi 28 avril à Kinshasa avec son homologue André Kimbuta. Les maires de deux villes les plus proches du monde ont discuté de ces expulsions.
La police de Brazzaville mène depuis plus de deux semaines une opération, officiellement, pour expulser les immigrés clandestins. Plusieurs milliers de ressortissants de la RDC ont été refoulés dans le cadre de cette opération dénommée « Mbata ya mukolo » (gifle de l’aîné, en français). Plusieurs témoignages font état des maltraitances dont sont victimes les ressortissants de la RDC refoulés de Brazzaville. Certaines sources ont même évoqué des cas des personnes mortes dans les cachots de Brazzaville où elles attendaient d’être renvoyées à Kinshasa.
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Le maire de Brazzaville a déclaré que 17 policiers reconnus coupables de maltraitances sur les refoulés ont été arrêtés. « Ils doivent répondre de leurs actes devant la justice », a affirmé Hugues Ngouelondele.
« Il n’était pas correct de ramener nos frères à la frontière dans des conditions qui ne sont pas prévues par la loi ou les textes. Je profite aussi pour dire à tous nos frères refoulés de Brazzaville dans des conditions difficiles que le maire de Brazzaville, et au nom des tous les habitants de Brazzaville, compatit avec eux et dit solennellement que les choses ne se referont plus comme cela », a-t-il fait savoir.
Pour le maire de Brazzaville, l’heure est maintenant à l’apaisement. Il a plaidé pour que lui et son homologue de Kinshasa prennent le devant pour garantir la paix entre les Kinois et les Brazzavillois.
Pour sa part, le gouverneur de Kinshasa a regretté l’expulsion de près 40 000 ressortissants de la RDC.
Sans les citer, André Kimbuta a affirmé avoir pris certaines résolutions avec son homologue pour stopper ces expulsions.
« Nous avons décidé de certaines résolutions que nous allons présenter à nos gouvernements respectifs pour que cette situation s’arrête. Nous approchons à plus ou moins 40 000 expulsés. Si on peut s’arrêter à 40 000 expulsés, s’il vous plaît », a-t-il imploré.
André Kimbuta a rappelé qu’il y a trois ans la même opération s’était déroulée.
« Nous avions obtenu de nos gouvernements respectifs de nous accorder l’autorisation de résoudre la situation à notre niveau et l’hémorragie a été arrêtée », a-t-il affirmé, évoquant une convention tripartite entre les deux Congo et l’Angola. Cet accord prévoit que les pays ont le droit d’expulser ceux qui troublent l’ordre public et qui ne sont pas en règle. « Mais ça doit se faire après avoir informé préalablement le gouvernement [dont les ressortissants sont concernés] et dans le respect des personnes », a expliqué le gouverneur de Kinshasa.
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