Kinshasa annonce une enquête sur les allégations de la mort de ses ressortissants à Brazzaville

Une vue de la ville de Brazzaville tirée depuis Kinshasa, le long du fleuve Congo. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Des experts de la RDC et du Congo-Brazzaville vont mener une enquête sur les conditions de refoulement des ressortissants de la RDC et vérifier les allégations faisant état de la morts de certains d’entre eux au cours de l’opération de police «Mbata ya mikolo» (gifle des aînés, en français). Cette opération est menée depuis quelques jours à Brazzaville pour arrêter et refouler des étrangers présumés criminels. Mais plusieurs témoignages font état des traitements dégradants dont seraient victimes des ressortissants de la RDC. Le vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC, Célestin Tunda wa Kasende, s’est rendu à Brazzaville pour s’enquérir de la situation.

De retour de sa mission jeudi 10 avril, il a dénoncé des cas de tortures, pillages, viols et autres traitements inhumains dont sont victimes ses compatriotes refoulés de Brazzaville.

Célestin Tunda wa Kasende a affirmé qu’il a convenu avec les autorités du Congo Brazzaville la suspension provisoire de l’opération « Mbata ya mikolo».

«Il a été retenu ce qui suit : premièrement, arrêt de refoulement massif de Congolais de Kinshasa. Deuxièmement, tous les Congolais réguliers ne devraient plus être inquiétés. Troisièmement, nous avons convenu qu’il y ait respect de la convention qui a été signée en 1999 dans le cadre de la tripartite République du Congo, République d’Angola et RDC. Cette convention prévoyait des règles à suivre dans le cadre d’une éventuelle expulsion des citoyens d’un de ses trois pays», a indiqué le vice-ministre des Affaires étrangères.

Depuis le week-end dernier, les Congolais de la RDC vivent des moments difficiles à Brazzaville. Le président du Conseil d’administration du Réseau d’information et d’appui aux ONG en RDC, Jean-François Mongya, qui y séjourne actuellement déplore la brutalité avec laquelle la police brazzavilloise mène cette opération.

«On voit plutôt des femmes, des enfants dans des jeeps de la police. On emmène des gens nus dans des cachots. Donc, il y a plusieurs cas de viols, même des petites filles sont violées. Il y a des pillages systématiques. On m’a parlé de beaucoup de morts asphyxiés», a-t-il raconté.

Des sources sur place à Brazzaville indiquent que des ressortissants de la RDC sont morts dans des cachots où ils attendaient leur refoulement pour Kinshasa.

Le vice-ministre Célestin Tunda wa Kasende a indiqué que la commission mise sur pied pour enquêter sur ces allégations débutera son travail le lundi prochain.

Cette commission sera aussi chargée de surveiller les conditions de refoulement des ressortissants de la RDC.

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