Equateur : les députés plaident pour la reprise des activités à l’assemblée provinciale

Siège de l’Assamblée provinciale de la province d’Equateur.

Les députés provinciaux de l’Equateur demandent au gouvernement de revenir sur sa décision suspendant les activités de leur assemblée. Dans une déclaration lue  samedi 26 avril par le président de la commission politique, administrative et judiciaire, le député Bienvenu Essimba, ils démentent l’existence d’une crise au sein de leur institution depuis le début de la législature. Le ministre de l’Intérieur, lui, soutient que le gouvernement a anticipé une crise en gestation.

Les députés provinciaux  de toutes tendances politiques confondues ont demandé aux membres du conseil des ministres de revenir de ne pas céder à la machination politicienne et de revenir sur leurs décisions :

« Nous demandons au gouvernement de la république dirigé par le premier ministre Matata Ponyo de veiller activement sur la province de l’Equateur car il existe un réseau de politiciens tant à Kinshasa qu’ici à l’Equateur qui se sont fixé comme objectif final celui d’obtenir par tous les moyens machiavéliques la dissolution de l organe délibérant afin de laisser libre champs à ceux qui sont considérés comme tireurs de ficelle de dilapider les ressources de la provinces à des fins mesquines, égoïstes et égocentrique ».

Les députés ont aussi demandé à la population de ne pas se laisser entraîner par certains « politiciens qui ne cherchent que leurs intérêts ».

Pourtant, une quarantaine de jeunes ont manifesté vendredi 24 avril pour soutenir la mesure du gouvernement central qu’il juge « salutaire ».

Vêtus de T-shirts frappés de l’effigie du Président de la République, Joseph Kabila, les manifestants ont été dispersés au niveau de la mairie par la police. Trois d’entre eux ont été arrêtés. Estimant que les manifestations pacifiques sont autorisées par la constitution, les jeunes n’ont pas apprécié cette mesure prise la mairie de Mbandaka.

De son côté, le ministre de l’Intérieur, interviewé vendredi par Radio okapi, a affirmé que le gouvernement a pris cette décision pour anticiper une crise avant qu’elle ne dégénère comme dans le passé.

« Vous savez que depuis que le gouverneur de cette province a eu des petit problème de santé, il y a comme une confusion qui risquait d’ailleurs de s’aggraver si nous avions pas pris cette disposition. Les notables que j’ai entendu faire des déclarations à travers les médias le savent, cette assemblée se préparait à déchoir le vice-gouverneur. Qui allait gérer la province ? Un autre courant, dit de l’opposition, se préparer  à renvoyer le gouverneur.

Et je sais qu’au niveau de l’assemblée il y avait des tendances qui s opposaient fortement », a expliqué Richard Muyej. 

Il affirme que ce temps de suspension permettra à la commission envoyé sur place de travailler sur terrain, et aux notables de s’entretenir avec les députés provinciaux sur la production législative de cette assemblée.

 

Une pétition demandant la dissolution de l’Assemblée provinciale

 

Dans leur déclaration, les députés provinciaux ont aussi évoqué  une pétition circulant dans la ville de Mbandaka qui invite le Chef de l’Etat à dissoudre l’Assemblée provinciale de l’Equateur. Il s’agit d’une manipulation, selon eux.

Trésor Likonza, avocat et membre de la nouvelle société civile a initié cette pétition à titre personnel, quatre jours avant la décision du gouvernement suspendant les activités de l’assemblée provinciale.

Ses raisons, l’improductivité des députés provinciaux qui, selon lui, travaillent pour leurs propres comptes et non celui du peuple. Il dénonce aussi le soutien que certains élus auraient apporté au vice-gouverneur qui a, selon lu, outrepassé ces prérogatives en publiant des arrêtés nommant du personnel au gouvernorat.

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