Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) n’est pas resté indifférent face au sort des ses ressortissants refoulés de Brazzaville, a affirmé lundi 14 avril le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Plusieurs personnes ont accusé le gouvernement congolais de n’avoir pas suffisamment réagi après ces expulsions. Pour le ministre congolais, des efforts diplomatiques de Kinshasa ont permis d’obtenir la constitution d’une commission d’enquête mixte pour encadrer les opérations de refoulement décidées par les autorités du Congo-Brazzaville.
La police de Brazzaville mène depuis une semaine l’opération «Mbata ya mikolo» (gifle des aînés, en français) pour arrêter et refouler des étrangers présumés criminels. Mais plusieurs témoignages font état des traitements dégradants dont seraient victimes des ressortissants de la RDC. En mission à Brazzaville, le vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC, Célestin Tunda wa Kasende, a dénoncé des cas de tortures, pillages, viols et autres traitements inhumains dont sont victimes ses compatriotes refoulés de Brazzaville.
Au cours de sa conférence de presse, Lambert Mende, a déclaré que les enquêtes entreprises après la mission du ministre Tunda wa Kasende à Brazzaville ont permis d’identifier les éléments de la police responsables de bévues dans la conduite de l’opération « Mbata ya mikolo ».
Lambert Mende a indiqué que la plupart des ressortissants de la RDC refoulés de Brazzaville s’y sont rendus régulièrement mais ils ont dépassé le délai de séjour qui leur avait été accordé.
« Les services qui sont au contact avec nous nous signalent qu’un très grand nombre de ces compatriotes expulsés sont des personnes qui sont entrés régulièrement à Brazzaville avec un laisser passer. On nous rappelle qu’un laissez-passer n’est valable que pour 3 jours. Ils ont dépassé les trois jours et on les a renvoyés », a indiqué le porte-parole du gouvernement de la RDC.
Au sujet des violences dont ont été victimes ses compatriotes, Lambert Mende a expliqué que les autorités de la RDC en ont discuté avec leurs homologues du Congo-Brazzaville.
« Nous sommes entrés en contact avec nos partenaires pour soulever le problème de respect qui est dû aux droits fondamentaux de ces personnes », a-t-il indiqué, invitant les refoulés victimes de ces violences d’informer leur gouvernement.
« C’est l’occasion d’appeler nos compatriotes qui auraient été victimes d’une expulsion irrégulière, d’articuler une information avec le gouvernement. Nous leur confirmons que nous serons toujours derrière eux pour les soutenir lorsqu’ils font l’objet d’une expulsion irrégulière ou lorsqu’une expulsion régulière les concernant s’est déroulée dans les conditions qui manifestement violent leurs droits de la personne. Mais il faut que nous soyons informés », a conclu Lambert Mende.
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