RDC: des ONG plaident pour la création de chambres judiciaires mixtes

Tribunal de grande instance de Kinshasa/Kalamu situé dans la commune de Kasa-vubu à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Environ 146 organisations des droits de l’homme plaident pour l’adoption d’une loi créant les chambres spécialisées mixtes au sein du système judiciaire congolais. Elles ont fait leur appel, mardi 1er avril, dans une déclaration commune, intitulée: «RD Congo: La justice ne peut plus attendre». Ces ONG des droits de l’homme appellent également au vote d’une loi visant à incorporer le statut de la Cour pénale internationale (CPI) dans le droit congolais.

«La mise en place de Chambres spécialisées mixtes et l’adoption de la loi de mise en œuvre du statut de la CPI renforceraient la capacité des tribunaux nationaux à finalement traduire en justice les responsables des indicibles atrocités commises en République démocratique du Congo», a souligné le présidente de Synergie des Femmes, un réseau d’organisations congolaises de défense des droits de la femme opérant dans l’Est de la RDC, Justine Masika Bihamba.

Pour la chercheuse senior pour Human Rights Watch en RDC, Ida Sawyer, un nouveau mécanisme est nécessaire pour lutter contre l’impunité des crimes graves commis depuis deux décennies en RDC.

«La discussion est qu’on établisse des chambres spécialisées mixtes au sein du système judiciaire congolais. Les Congolais vont travailler avec des étrangers dans ces chambres qui traiteront de crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide commis en RDC depuis deux décennies», a expliqué Ida Sawyer.

Cette chercheuse de HRW appelle le gouvernement à élaborer et adopter au conseil des ministres un projet de loi pour que celui-ci soit transmis au Parlement pour approbation au cours de cette session de mars.

Dans son rapport «mondial 2014 » publié en janvier dernier, Human Rights Watch affirmait que la majorité des atteintes aux droits humains perpétrées en RDC restent impunies. Cette organisation internationale avait également dénoncé des abus des forces de sécurité, le recours aux intimidations et arrestations pour empêcher dirigeants politiques et militants d’exprimer librement leurs opinions ou de manifester.

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