L’avocat du médecin belge d’origine congolaise, Jean-Pierre Kanku, craint que son client ne soit exclu de la liste des candidats éligibles à la loi d’amnistie pour faits d’insurrection, faits de guerre et infractions politiques promulguée en février dernier par le chef de l’Etat. Cette amnistie couvre la période du 18 février 2006 au 20 décembre 2013. Jean-Pierre Kanku avait été arrêté en janvier 2013 pour espionnage et mouvement insurrectionnel. Mais, selon des indiscrétions que son avocat dit avoir obtenu, les autorités juridiques excluent son client de la liste des bénéficiaires au motif qu’il est naturalisé belge.
Le ministre congolais de l’Intérieur, Richard Muyej, avait présenté M. Kanku vendredi 22 mars 2013 à Kinshasa comme le chef d’une bande dénommée «Mouvement débout Congolais» qui cherchait à porter atteinte à la vie du chef de l’État.
Selon lui, «le sujet belge d’origine congolaise n’[avait] pas nié les faits qui lui [étaient] reprochés et [était] passé aux aveux sur procès-verbal».
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Jean-Pierre Kanku est, depuis, détenu à la prison centrale de Makala, où les candidats éligibles à l’amnistie signent les actes d’engagement et remplissent les formulaires nécessaires à cette fin.
Me Sylvain Lumu, avocat de Jean-Pierre Kanku, dénonce la mise à l’écart de son client.
«Jean-Pierre Kanku Mukandi, c’est son nom. Sur la liste, son nom y est. Mais selon certaines indiscrétions, on aurait appris que dans la mesure où il est naturalisé belge, il ne saurait être admis au bénéfice de cette amnistie», a-t-il affirmé.
Me Lumu appelle à l’interprétation non seulement de la lettre de la loi d’amnistie mais aussi de son esprit.
«Pourtant, vous le savez, il y a toujours une loi qui doit être interprétée. Le vrai esprit de cette loi, c’est d’amnistier les faits de guerre. Et dans cette mesure, vous le savez bien qu’il y a des gens qui ont des origines autres que congolaises, particulièrement des États de l’Est du Congo qui sont en détention dans notre pays et qui sont également repris sur cette liste sans que cela ne pose problème», a-t-il avancé.
Pour lui, son client, qui est originaire du Kasaï-Oriental devrait aussi bénéficier de cette amnistie.
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