Sud-Kivu : la société civile exige l’ouverture d’une enquête après des incidents de Bukavu

La police disperse les manifestants de l’UNC jeudi 20 février à la place de l’indépendance à Bukavu (Sud-Kivu)/ Ph. UNC

Le bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu exige l’ouverture d’une enquête indépendante après des incidents survenus jeudi dernier à la place de l’indépendance à Bukavu, lors du meeting raté du président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe. Au cours d’un point de presse organisé samedi 22 février, cette organisation citoyenne demande que les coupables soient sanctionnés et que les autorités congolaises respectent la constitution de la République démocratique du Congo (RDC).

Cette organisation citoyenne demande aussi la tolérance politique du côté des partis politiques et l’observance des lois et principes qui les régissent.

« Aux autorités politiques nous recommandons de respecter la constitution ainsi que les autres textes légaux réglementant la vie politique en RDC, de respecter et de préserver les principes de la démocratie auxquelles notre pays a souscrit », a déclaré la vice-présidente du bureau de coordination de la Société civile du Sud-Kivu, Elie Matabaro.

Vital Kamerhe, président de l’UNC devait tenir un meeting jeudi 21 février à la place de l’indépendance. Cette manifestation a été relocalisée au stade de la Concorde. Ce qui n’avait pas enchanté les sympathisants de l’UNC, estimant que cet endroit était exigu pour contenir tous leurs militants. La police les avait alors dispersés, à base des gaz lacrymogènes et des balles tirées en l’air. Un mort et plusieurs blessés ont été enregistrés. Un bilan contesté par des sources officielles qui estiment qu’il n’y a pas eu de mort.

La Société civile a AUSSI demandé « aux forces de l’ordre d’être effectivement au service de la population et non à la solde des politiciens. Elle est au service de la nation congolaise et nul ne peut la détourner à ces fins tel que stipule l’article 183 de la constitution ».

Suspension du gouverneur du Sud-Kivu

De son côté, la plate-forme politique « Sauvons la RDC » exige la suspension du gouverneur du Sud-Kivu et celle du maire de la ville de Bukavu qu’elle considère comme premiers responsables de ces incidents. Les membres de ce regroupement politique de l’opposition l’ont déclaré vendredi 21 février au cours d’un point de presse organisé à Kinshasa.

Le député Mayo de l’UNC a déclaré que la coalition rejetait la version officielle au sujet de cet incident. Selon elle, il y a bel et bien eu un mort et des nombreux blessés à Bukavu lors du meeting dispersé qui se déroulait dans le cadre de la campagne de la « caravane de paix ».

Il estime que seule une enquête internationale pourra élucider cette situation et établira les responsabilités de chacun.

La plate-forme « Sauvons la RDC » invite également ses membres à revenir à Kinshasa pour ne pas s’exposer « à l’atteinte de leurs intégrités physiques ».

« Nous demandons aussi à la délégation qui se retrouve dans l’Est de la RDC de revenir à Kinshasa afin de ne pas donner au pouvoir de monsieur Kabila l’occasion de porter atteintes à l intégrité physique des citoyens congolais déjà meurtris par deux décennies de guerre aux causes inavouées dans l’Est du pays ainsi qu’ à leurs biens », a-t-il ajouté.

La coalition « Sauvons le Congo » est composée notamment de l’UNC de Vital Kamerhe, l’Ecide [Engagement pour la Citoyenneté et le Développement] de Martin Fayulu et d’une frange de la Société civile.

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