Le groupe informatique américain Apple prend des mesures pour s’assurer que des minerais entrant dans la fabrication de ses iPhone et iPad ne servent pas à financer des conflits armés, en particulier en République démocratique du Congo.
«En janvier 2014, nous avons eu confirmation que tous les sites de production de tantale actifs et identifiés dans notre chaîne d’approvisionnement étaient certifiés comme non liés à des conflits par des auditeurs tiers», a annoncé le groupe dans un rapport publié le jeudi 13 février.
«Nous faisons pression tout aussi fortement sur nos fournisseurs d’étain, de tungstène et d’or pour qu’ils utilisent des sources vérifiées», poursuit-il.
Le groupe publie à cet effet une liste de ses fournisseurs précisant si l’origine de leurs métaux a été vérifiée ou pas.
Le tantale est un minerai dont l’industrie électronique est le premier débouché, pour fabriquer notamment des condensateurs. Le secteur est également très gourmand en étain, or et tungstène.
Mais «certaines sources pour ces minerais sont en République démocratique du Congo (RDC) ou des pays voisins, et leur extraction peut financer ou bénéficier à des conflits armés associés à des violations des droits de l’homme», ce qui leur vaut l’appellation de «minerais du conflit», explique Apple.
Le groupe américain indique qu’il vérifie ses chaînes d’approvisionnement au lieu d’éviter les minerais en provenance de la RDC.
«Plutôt que d’éviter complètement les minerais de RDC et des pays voisins, nous soutenons des chaînes d’approvisionnement vérifiées et le développement économique dans la région», souligne-t-il.
L’initiative d’Apple a été saluée notamment par Greenpeace, qui aimerait voir d’autres poids lourds du secteur faire pareil.
«Apple a montré ses muscles dans le passé pour pousser ses fournisseurs à retirer des substances dangereuses de leurs produits et fournir davantage d’énergies renouvelables pour des centres de données, et il prouve que le même modèle peut réduire l’usage des minerais du conflit», a estimé un représentant de l’association, Tom Dowdall.
«Samsung et d’autres groupes d’électronique grand public devraient suivre l’exemple d’Apple (…) de telle sorte que le secteur puisse utiliser son influence collective pour fabriquer des appareils qui soient meilleurs pour les gens et la planète», poursuit-il.
En août 2012, la Securities and exchange commission (Sec) au Département d’Etat américain a publié une règle exigeant aux entreprises américaines qui utilisent le tungstène, le tantale, l’or et l’étain pour fabriquer leurs divers produits d’assurer et de rendre public l’origine de ces minerais. Il s’agit d’une décision qui met en application la disposition 1502 de la loi Dodd franck sur les minerais de sang.
(Avec l’AFP)
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