Equateur : les militaires du 933e bataillon FARDC accusés d’indiscipline à Bomongo

Des éléments des FARDC au Nord-Kivu (Archives).

L’administrateur de Bomongo accuse les militaires du 933e bataillon des Forces armés de la RDC (FARDC) de se comporter de manière indisciplinée dans ce territoire situé à plus de 300 km de Mbandaka, dans la province de l’Equateur. Suite à sa plainte, une mission conjointe FARDC – Monusco, conduite par le commandant de la 3e région militaire des FARDC, le Général-Major Etienne Kasereka, s’est rendue sur place afin d’enquêter sur ces allégations. Au retour de Bomongo mercredi 12 février, l’officier supérieur s’est entretenu avec les militaires incriminés. Entre-temps, les épouses de ces militaires se plaignent du versement irrégulier des soldes de leurs maris.

Selon l’administrateur du territoire de Bomongo, les éléments du 933e bataillon ont l’habitude de tirer des coups de feu en l’air pratiquement tous les jours, provoquant la panique au sein de la population.

Des habitants de la cité de Bomongo, chef-lieu de ce territoire, ont commencé s’enfuir, craignant un retour de l’insurrection du MLIA.

L’administrateur du territoire a aussi évoqué, sans les préciser, d’autres abus dont la population serait victime de la part de ces militaires FARDC.

Le commandant de la 3e région militaire des FARDC affirme avoir eu confirmation de ces accusations auprès d’autres sources. Il affirme que le commandant du bataillon incriminé et ses adjoints ont été rappelés depuis deux mois à Mbandaka suite à cette situation.

Au cours d’une causerie morale tenue à Mbandaka, l’officier supérieur des FARDC a transmis aux militaires et policiers des instructions fermes relatives à leur cohabitation avec la population civile.

Il a notamment insisté sur le respect des consignes militaires, la protection de la population civile et de ses biens ainsi que la défense de l’intégrité du territoire national.

Irrégularité dans la solde des militaires

Saisissant l’occasion de la présence du Général-Major Etienne Kasereka à Mbandaka, les épouses des militaires du 933e bataillon des FARDC se sont plaintes de l’irrégularité dans le versement de la solde de leurs époux. Selon elle, ce paiement se fait tous les deux ou trois mois.

Selon ces femmes, ce bataillon est essentiellement constitué de militaires venant de Kisangani, en Province Orientale. Ces derniers, loin de leurs familles, ne disposent que de leurs soldes pour vivre.

Actuellement, déclarent ces femmes, leurs époux n’ont pas reçu de solde depuis trois mois.
En conséquence, leurs enfants ont été chassés de l’école suite au non-paiement des frais scolaires.

Par nécessité, ces militaires s’adonnent à la fabrication de charbon de bois. Ce qui suscite des tensions avec les autochtones qui essaient de les empêcher d’accéder à leur forêt.
Ces femmes demandent à la hiérarchie militaire d’envoyer régulièrement la solde à leurs maris.

De son côté, le Commandant de la 3e région Militaire a expliqué que le retard observé dans le versement de cette solde est lié à la bancarisation de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat.

Le territoire de Bomongo étant dépourvu de banque, la solde des militaires de cette unité transite par plusieurs services avant de les atteindre.

Le Général-Major Etienne Kasereka assure toutefois que la situation sera bientôt régularisée.

Le paiement de la solde des militaires, déjà assez irrégulier auparavant, a connu davantage de perturbation depuis l’institution par le gouvernement du paiement par voie bancaire de tous les fonctionnaires de l’Etat.

Pour faire face à leur précarité, la plupart des militaires s’adonnent à la fabrication du charbon de bois, ou à l’exploitation de minerais, quand ils ne rançonnent pas tout simplement la population.

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