Cent cinquante-quatre entreprises des transports sur les 174 qui exploitent la route Kinshasa-Matadi-Boma sont interdites d’accéder aux ports de Matadi, de Socope à Ango-Ango et de Boma au Bas-Congo. Le ministre provincial de Transports du Bas-Congo, Bob Bavuidi, a pris cette décision lundi 3 février à l’issue d’une réunion à Matadi avec le maire de la ville, les représentants de la Fédération des entreprise du Congo (Fec), de la Société des transports et des ports (SCTP) et de la Force ouvrière du Congo (FORC), le syndicat des chauffeurs et convoyeurs.
Ces entreprises n’ont pas respecté le protocole d’accord signé en 2013 entre le gouvernement, les employeurs et les conducteurs des véhicules poids lourds. Cet accord revoyait à la hausse les salaires et primes des camionneurs et des convoyeurs.
Cet accord prévoit que le salaire minimum des transporteurs devait passer de 50 000 à 300 000 Francs congolais (soit d’environ 50 à 300 dollars américains). Celui des convoyeurs devait passer de 22 500 à 150 000 FC (soit 25 à 166 dollars américains). Sur les 174 entreprises de transport, seules 20 respectent cet accord, selon le ministre provincial de Transport.
Les véhicules des entreprises non en règle sont également sommés de quitter les installations portuaires de la province et de rejoindre leurs garages respectifs. Il leur est également interdit de transporter les marchandises des tiers quelle que soit la destination.
La décision du ministre provincial de Transport est prise conformément à une note circulaire du ministre national des Transports, Justin Kalumba Mwana Ngongo, publiée le 15 janvier dernier.
Interrogés, certains responsables des entreprises incriminées ont affirmé que cette décision aura certainement des conséquences néfastes sur la chaine des opérations de dédouanement et de transports de marchandises entre Kinshasa, Matadi et Boma.
Craintes de la Copemeco
La Confédération des petites et moyennes entreprises du Congo (Copemeco) a salué la mesure du ministère provincial de Transport du Bas-Congo. Cependant le président provincial de cette organisation au Bas-Congo, Alphonse Seke Ngedi, demande au ministre provincial des Transport de faire une distinction entre les entreprises du secteur de transport qui sont à la fois importateurs et transporteurs et celles qui ne font que le transport.
Il craint que cette mesure mette certains patrons des entreprises en difficulté de payer les salaires et primes tels que recommandé par le protocole d’accord signé en 2013.
«Il faut catégoriser les transporteurs parce qu’il y en a qui sont à la fois importateurs. Cette catégorie ne manque jamais du travail. Il y a de ces chauffeurs qui ont 30 jours au volant de leurs véhicules. Il y a une autre catégorie de chauffeurs qui se plaignent de manquer du travail. Un patron dont le véhicule a passé un ou deux mois au garage aura du mal à respecter le protocole d’accord et à payer son chauffeur au moment o il n’a pas voyagé », explique le président de la Copemeco au Bas-Congo.
Alphonse Seke Ngedi souhaite également que 40% des importations soient confiées aux transporteurs locaux pour leur permettre d’avoir du travail.
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