Au moins cent dix-neuf cas d’atteintes diverses à la liberté de la presse ont été enregistrés en 2013 en République démocratique du Congo (RDC). L’ONG Journaliste en danger (Jed) a publié ce chiffre, lundi 9 décembre, en marge de la 65e journée mondiale de la déclaration universelle des droits de l’homme, célébrée le 10 décembre de chaque année.
Dans son rapport annuel 2013 sur l’état de la liberté de la presse en RDC intitulé: « RD Congo : La République de l’impunité », Jed note qu’année après année, la situation de la liberté de l’information se détériore, au regard du nombre toujours élevé de diverses atteintes à la liberté d’informer et au droit à l’information.
Jed présente les différentes attaques dirigées contre les médias de la manière suivante :
- 40 journalistes arrêtés ou privés de liberté pendant des plus ou moins longues périodes
- 18 journalistes agressés
- 21 journalistes menacés
- 20 cas de censures et d’entraves diverses à l’information
- 20 cas de pressions diverses sur les journalistes et médias
En 2012, Jed avait recensé au moins 184 cas d’atteintes à la liberté de la presse contre 160 en 2011.
L’ONG reconnait cette diminution quantitative de cas d’atteintes à la liberté de la presse, mais estime que cette baisse n’a pas été accompagnée d’une amélioration du contenu des médias.
Pour Jed, les principaux responsables des entraves à l’activité des médias sont connus, et identifiables. L’ONG cite notamment l’Agence nationale des renseignements (ANR), la police nationale, les instances judiciaires, les autorités nationales et provinciales, les groupes armés.
Mais tous jouissent d’une totale impunité de leurs actes contre la presse, s’indigne Jed.
Face à cette situation, l’ONG demande au gouvernement de la RDC de mettre fin à la « République de l’impunité ».
« Au cours de cette année, aucune mesure, ni politique, ni légale, ni judiciaire, ni professionnelle n’a été prise par les institutions publiques pour améliorer le climat général du travail des journalistes », écrit l’ONG dans son rapport 2013.
Jed souligne qu’au sortir des assises des concertations nationales destinées à renforcer la cohésion nationale et à améliorer la gouvernance démocratique en RDC, le gouvernement devrait s’engager résolument à une lutte contre la culture de l’impunité.
A en croire cette ONG, l’impunité constitue le principal obstacle qui empêche les journalistes et les médias congolais à jouer leur rôle de « chien de garde » qu’on attend d’eux dans une société démocratique et pour le renforcement de la bonne gouvernance.
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