Washington se réjouit que Kinshasa demeure ouvert à conclure les pourparlers de Kampala, a déclaré l’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs, Russel Feingold, mercredi 23 octobre lors d’une conférence de presse dans la capitale congolaise. Pour lui, ces assises devraient aboutir au démantèlement de la rébellion du M23. Il a expliqué à l’occasion que son pays soutenait la position prise par Kinshasa de ne pas amnistier les auteurs des crimes graves.
La communauté voudrait s’assurer que les participants aux pourparlers de Kampala s’attaquent aux causes mêmes des problèmes qui affectent la région des Grands Lacs, a indiqué Russel Feingold. Il a estimé qu’on s’attaquerait à la vraie racine des conflits armés en RDC en réglant le problème du M23 par le dialogue.
«Nous croyons que, si les pourparlers de Kampala peuvent réussir et être conclus comme il se doit […], le M23 finisse par être démantelé. Le résultat sera qu’une des forces négatives le plus importantes de la région n’existera plus», a-t-il déclaré.
Le démantèlement de ce mouvement rebelle devrait, a-t-il estimé, entrainer «l’amélioration des conditions de vie des citoyens congolais vivant dans cette partie du pays, qui ont tant souffert du fait des conflits.»
Les discussions entre le gouvernement de la RDC et la rébellion du M23, entamées le 9 décembre à Kampala, ont été suspendues dimanche dernier. Les deux parties ne sont pas entendues particulièrement sur la question de l’amnistie à accorder aux rebelles et leur intégration dans les institutions du pays.
Kinshasa s’est dit disposé à répondre à l’invitation du facilitateur ougandais pour «conclure» ces négociations. Lors d’une conférence de presse mardi 22 octobre, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a cependant appelé le facilitateur à se rapprocher « de points de vue qui tiennent compte de la souveraineté de la République démocratique du Congo. » Il a réaffirmé le refus du gouvernement d’accorder une amnistie globale aux rebelles de ce mouvement.
De son côté, Washington s’est dit inquiet de la suspension des négociations de Kampala. Dans une déclaration reprise par l’Agence France presse, la porte-parole adjointe du département d’Etat américain, Marie Harf, a indiqué que les Etats-Unis étaient «inquiets que le M23 retarde volontairement le processus et ne négocie pas de bonne foi».
Lire aussi sur radiookapi.net:
- New York : la réunion sur l’accord d’Addis-Abeba a été « très constructive », selon Mary Robinson
- Accord d’Addis-Abeba : les chefs d’Etat de la CIRGL se réunissent en sommet extraordinaire
- Pourparlers Kampala : le facilitateur ougandais attendu devant les Nations unies
- RDC: les acteurs de la société partagés sur la signature de l’accord de paix à Addis-Abeba