La RDC est prête à poursuivre les pourparlers de Kampala, selon Lambert Mende

Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communications et médias de la RDC ce 28/07/2011 à Kinshasa, lors d’un point de presse. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Deux jours après la suspension des pourparlers de Kampala, le gouvernement de la République démocratique du Congo se dit disposé à répondre à l’invitation du facilitateur ougandais pour «conclure» ces négociations entamées il y a dix mois avec la rébellion du M23. Mais, Kinshasa refuse toujours d’accorder une amnistie globale aux rebelles de ce mouvement, a réaffirmé mardi 22 octobre le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.

«Pour autant que le facilitateur se rapproche de points de vue qui tiennent compte de la souveraineté de la République démocratique du Congo, du respect de la constitution et des lois de la RDC et du respect, par la RDC, du droit international, nous, nous sommes prêts à aller conclure [les pourparlers de Kampala]», a affirmé Lambert Mende.

Il a cependant fait savoir que, même si ces travaux sont à présent suspendus, les pourparlers en tant que tels ne sont pas définitivement pas arrêtés. Le ministre Mende a réaffirmé la disponibilité de la RDC à poursuivre ces travaux.

«Le retour  à Kinshasa du ministre des Affaires étrangers, Monsieur Tshibanda – chef de la délégation [gouvernementale], n’impliquait pas que nous nous retirerions de ces négociations que nous considérons comme la solution la moins coûteuse [du conflit au Nord-Kivu], sans pour autant abandonner les autres voies de sortie de cette crise», a-t-il expliqué.

Le président congolais Joseph Kabila, a-t-il rappelé, avait préconisé de rechercher la solution à la crise sur trois pistes : diplomatique, politique et militaire. Pour Lambert Mende, le gouvernement congolais n’a abandonné aucune de ces options.

Il a cependant souligné le souci de son pays à ne pas consacrer l’impunité. Le porte-parole du gouvernement a réaffirmé que la RDC n’amnistierait pas en bloc les membres du M23 et ne les intégrerait pas non plus automatiquement dans ses institutions. Agir de la sorte, selon lui, serait violer la constitution et faire reculer la démocratie dans le pays.

Débutés le 9 décembre dans la capitale ougandaise, ces pourparlers ont été plusieurs fois suspendus. Apres quelques séances marathon, ils ont été une fois de plus suspendus dimanche denier, les deux parties n’ayant pas trouvé de compromis sur les principaux points de divergence.

Il s’agit notamment de la question d’amnistie des rebelles et leur réintégration dans l’armée. Kinshasa refuse d’amnistier les auteurs de graves crimes comme les crimes de guerre et contre l’humanité mais se dit plutôt prêt pour un traitement du dossier au cas par cas.

La délégation du gouvernement congolais à Kampala a par ailleurs accusé la facilitation d’exiger la RDC d’user de sa souveraineté pour solliciter l’annulation des sanctions de l’Onu et des Etats-Unis d’Amérique contre les rebelles. Après  la suspension des négociations de Kampala, la RDC a regretté que ces travaux aient pris dix mois sans résultats tangibles, contrairement au dialogue inter congolais de Sun City. De leur côté, les USA se sont dits «inquiets que le M23 retarde volontairement le processus et ne négocie pas de bonne foi». Lire aussi sur radiookapi.net: