La Monusco détient des preuves matérielles que la rébellion du M23 continue à renforcer ses positions et à recruter de force des enfants au Rwanda pour les intégrer dans ses rangs. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RDC, Martin Kobler, et le commandant des forces de la Monusco, le Général Dos Santos Cruz, l’ont affirmé mercredi 9 octobre à Goma lors de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies. Ils dénoncent le non-respect par le M23 des recommandations des chefs d’Etat des Grands-Lacs qui ont exigé à ce groupe armé de mettre fin à toute activité militaire.
«On a, d’une part, les négociations de Kampala [entre le gouvernement congolais et le M23], et de l’autre, des rapports [faisant état] du recrutement forcé des jeunes gens au Rwanda. Ce sont des rapports que nous sommes en train de vérifier», a déclaré Martin Kobler.
Le patron de la Monusco a fait cette déclaration six jours après que les autorités américaines ont annoncé avoir pris des sanctions contre le Rwanda pour le recrutement d’enfants-soldats dans les rangs de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Par ailleurs, Martin Kobler a affirmé avoir adressé une lettre au Mécanisme conjoint de vérification de frontière pour mener des investigations sur le renforcement en armes et en potentiel militaire du M23 dans la région.
Pour sa part, le commandant de la Force de la Monusco, le général Dos Santos Cruz, a appelé la société civile du Nord-Kivu à la vigilance.
«Nous avons beaucoup d’informations relatives au renforcement des positions du M23. Il est très important que la société civile reste vigilante pour dénoncer ces choses. Nous ne savons pas avec précisions l’origine de ces renforcements. Nous devons vérifier davantage [ces informations] », a-t-il expliqué.
Selon lui, les informations dont dispose la Monusco démontrent que «le M23 ne se soumet pas aux recommandations de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ».
Lors de leur dernier sommet dans la capitale ougandaise, les chefs d’Etat de la région avaient recommandé à la rébellion d’arrêter toute activité militaire et de reprendre les pourparlers avec le gouvernement congolais.
«Si nous avons la possibilité d’aller vers une solution politique à Kampala, il est très important de rester honnête de pourvoir se conformer aux décisions politiques qui seront prises en à Kampala. Ces activités militaires sont contre la solution politique pour la paix», a estimé le général Dos Santos Cruz.
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