Pourparlers de Kampala : les débats ont dépassé le délai préconisé par la CIRGL

Le M23 se dirgeant ce dimanche 9 décembre vers la salle de conférence de Munyonyo à Kampala/ Photo Innocent Olenga-Radio Okapi.

Les pourparlers entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23 se déroulent depuis le 10 septembre dernier à Kampala, en Ouganda, soit depuis 20 jours. Pourtant, les chefs d’Etat de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) avaient préconisé 14 jours pour la conclusion d’un accord entre les deux parties, sous la facilitation du médiateur ougandais. La question d’intégration des rebelles du M23 au sein de l’armée congolaise (FARDC) serait le principal blocage.

Lundi 30 septembre, aucune activité n’était prévue dans le cadre de ces pourparlers. Le facilitateur de cette rencontre, l’Ougandais Crispus Kiyonga, est revenu deux jours plus tôt de New-York, où il a présenté l’évolution de ces travaux.

Kinshasa ne veut plus entendre parler de l’intégration des éléments du M23 au sein des FARDC. Le gouvernement congolais a transmis au facilitateur une liste d’au moins 78 commandants du M23, non éligibles à cette intégration, dont certains sont identifiés par la RDC comme des ressortissants rwandais.

Il s’agit notamment de :

- l’ex-général Bosco Ntaganda ;

- les ex-colonels Sultani Makenga, Innocent Kayina, Baudouin Ngaruye, Albert Kahasha, Innocent Zimurinda ;

- les ex-lieutenants colonels Bizimungu Masozera, Dieudonné Munyakazi, Moise Rusingiza, Léon Kanyamibwa ; et

- les ex-majors Bosco Mberabagabo, Patrick Safari et André Nzabamwita.

Les rebelles voudraient aussi bénéficier de l’amnistie sur les faits insurrectionnels. Ils entendent par là les actes de violence collective qu’ils ont commis dans l’Est, de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l’intégrité du territoire national. Ce à quoi le gouvernement congolais s’est catégoriquement opposé.

Mais dans les médias, les rebelles disent considérer la question des amnisties comme «subsidiaire».

«Nous nous battons pour le pays et pour notre survie. Pour la sécurité de notre population, le retour des réfugiés et la réconciliation nationale. C’est à ces problèmes qu’il faut accorder beaucoup plus d’importance. Ces questions doivent trouver une réponse à Kampala. Nous ne nous battons pas pour l’amnistie, nous ne nous battons pas pour l’intégration. (…) La question de l’amnistie, la question de l’intégration, ce sont des questions subsidiaires», a déclaré samedi à l’AFP Bertrand Bisimwa, le président du M23.

Lire aussi sur radiookapi.net :

RDC: l’avenir des rebelles du M23 en question à Kampala -Jeuneafrique

La société civile du Nord-Kivu toujours opposée à l’intégration du M23 dans les FARDC

Pourparlers de Kampala : l’Ouganda va présenter un projet d’accord de paix entre Kinshasa et le M23

Pourparlers Kampala : le facilitateur ougandais attendu devant les Nations unies