Des opposants réunis au sein de la plate-forme Coalition pour le vrai dialogue (CVD) ont déposé vendredi 27 septembre au siège de la Monusco à Kinshasa, un mémorandum dans lequel ils demandent au patron de la mission onusienne, Martin Kobler, et à l’envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour les Grands lacs, Mary Robinson, de s’impliquer pour la convocation «d’un vrai dialogue» en RDC. Pour eux, les concertations nationales convoquées par le président Joseph Kabila constituent une violation de l’Addis-Abeba et la résolution 2098.
« Monsieur Kabila a totalement ignoré Kobler et Robinson et eux n’ont fourni aucun effort. C’est ainsi que nous venons remettre ce memo à l’intention de la délégation du conseil de sécurité qui arrive ici en début octobre pour qu’on charge Kobler et Robinson de s’impliquer pour la convocation d’un vrai dialogue», affirme Jean-Bertrand Ewanga, le coordonnateur de la CVD et secrétaire général de l’Union pour la nation congolaise (UNC).
Pour lui, le fait que Martin Kobler notamment ne s’implique pas pour la convocation «d’un vrai dialogue» national, «rend inutile sa présence à Kinshasa».
Jean-Bertrand Ewanga souline qu’un vrai dialogue doit bénéficier de l’accompagnement de la communauté internationale, réfutant toute idée d’ingérence de celle-ci à travers la démarche de la Coalition pour le vrai dialogue.
Selon lui, « il n’y a pas d’ingérence, parce que le chef de l’Etat [Joseph Kabila] a souscrit à l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Mais c’est dans l’application que lui s’est éloigné de l’esprit des deux instruments internationaux; à savoir l’accord-cadre [signé le 24 février par onze Etats africains pour le retour de la paix en RDC] et la résolution 2098 » du Conseil de sécurité des Nations unies créant la Brigade d’intervention des Nations unies appelée à neutraliser les groupes armés dans l’Est de la RDC.
Entre-temps, la clôture des concertations nationales est prévue pour samedi 28 septembre. Deux des cinq groupes thématiques ont déjà déposé leurs rapports au présidium des assises. Il s’agit du groupe Conflit communautaire, paix et réconciliation ainsi que Décentralisation et renforcement de l’autorité de l’État.
Certains participants à ce dialogue, en majorité de l’opposition politique, ont claqué la porte avant la fin des travaux. D’autres par contre ont refusé d’y prendre part, réclamant une médiation internationale en s’appuyant sur l’accord-cadre et la résolution 2098.
Inaugurées samedi 7 septembre, les concertations nationales, selon son initiateur, vise à mettre fin à l’insécurité dans l’Est de la RDC et de renforcer la cohésion nationale.
Lire aussi sur radiookapi.net:
- New York : la réunion sur l’accord d’Addis-Abeba a été « très constructive », selon Mary Robinson
- RDC: la reprise des pourparlers entre le gouvernement et le M23 renvoyée à mardi
- Concertations nationales: des délégués désapprouvent la participation des ex-groupes armés
- Concertations nationales : accès difficile à l’information pour les journalistes