RDC: une femme meurt chaque jour pendant l’accouchement au Bas-Congo

Une vue de l’hôpital Saint Luc de Kisantu dans la province du Bas-Congo (RDC). Ph. Benjamin Litsani

Une femme meurt chaque jour pendant l’accouchement dans la province du Bas-Congo. La coordonnatrice provinciale du Programme national de santé des adolescents et genre, Marie Nzita, l’a révélé samedi 21 septembre à Matadi, chef-lieu de cette province, au cours d’un atelier de sensibilisation des femmes leaders des associations féminines et des confessions religieuses.

Parmi les causes principales la mortalité maternelle et infantile, Marie Nzita a cité notamment le comportement à risque qu’adoptent les adolescentes :

«Elles contractent des grossesses non désirées, qui les conduisent à la mort parce que leurs organes sont encore immatures. Malheureusement ces grossesses ne sont pas prises en compte : désavouées par la famille restreinte d’abord, ensuite par la communauté et pourquoi pas dans les structures où on devrait nécessairement prendre en charge ces grossesses.»

Selon la même source, seulement 47 % des femmes enceintes au Bas-Congo visitent le service de consultation prénatale. Les autres ne le font pas, s’exposant ainsi aux risques de mortalité maternelle et infantile.

La coordonnatrice provinciale du Programme national de santé des adolescents et genre a encore évoqué d’autres facteurs à la base de cette mortalité. Il s’agit de grossesses trop rapprochées, trop nombreuses et très tardives.

«Nous avons besoin de méthodes de contraception modernes, mais qui manquent malheureusement. Elles ne sont pas accessibles à toutes les femmes. Comment on va pallier à ce problème ?», s’interroge Marie Nzita.

Elle a affirmé avoir initié cet atelier à l’intention des femmes leaders pour qu’elles puissent «se liguer pour vulgariser la consultation prénatale dans leurs milieux respectifs».

Dans son rapport publié en mai dernier, l’ONG Save the children classe la RDC à la dernière place d’une liste de 176 pays suivant l’indice des mères qui meurent à l’accouchement. Ce document indique qu’une femme ou une fille congolaise sur 30 risque de mourir en raison de problèmes liés à la maternité, notamment au moment de l’accouchement.

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