La population civile est toujours sous la menace des groupes armés antagonistes dans la région de Pinga. Le chef de bureau de la Monusco/Goma l’a fait savoir samedi 14 septembre, de retour d’une mission dans cette localité enclavée entre les territoires de Masisi et Walikale, à plus ou moins 150 kms au nord-ouest de Goma. Il a déploré plusieurs violations des droits de l’homme, dont les meurtres et les viols des femmes.
Le chef de bureau de la Monusco/Goma, Ray Virgilio Torres, est parmi les rares personnes à avoir séjourné à Pinga ces dernières 24 heures. Il estime que, sur place à Pinga, la situation reste déplorable.
Ray Virgilio Torres déplore notamment les cas de meurtres:
«Nous avons été informés de menaces directes proférées à l’encontre des civils à Pinga. Ça c’est très grave ! Mais nous avons aussi des cas qui ont été rapportés de viols, de vols, de meurtres, d’intimidations et de pillages dans Pinga et autour. [Ces cas] nous inquiètent très profondément.»
Les responsables de ces violations graves des droits humains sont les groupes armés qui se disputent le contrôle de Pinga et ses environs, selon des sources locales. Les protagonistes s’affrontent de manière récurrente soit pour le contrôle total des carrés miniers de la région, soit par souci de gagner de l’argent facile, à travers la perception illégale des taxes. Et c’est la population civile qui en fait les frais, déplore Ray Virgilio Torres.
Le conflit armé à Pinga dure depuis une dizaine de mois. Il implique plusieurs protagonistes locaux, dont les principaux sont le «Nduma Defense of Congo» (NDC) du Chef Sheka qui contrôle la cité de Pinga, et l’ «Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain» (APCLS) de son rival Janvier Kalahiri.
A cause de ce conflit, toutes les ONG humanitaires ont retiré leurs agents de Pinga, les centres hospitaliers ne sont plus approvisionnés en médicaments et les écoles ne peuvent plus fonctionner. En plus, l’argent ne circule plus et les habitants de la contrée recourent déjà au troc, pour leur survie.
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