Le porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu, colonel Olivier Hamuli a déclaré le jeudi 12 septembre que la création du M23 a ralenti la traque menée par l’armée congolaise contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Il répondait au M23 qui conditionne son désarmement par la neutralisation des rebelles rwandais. L’officier congolais a indiqué qu’entre 2010 et 2012, les FARDC ont réussi à rapatrier 2 500 rebelles des FDLR.
«Dans l’entre-temps, le M23 vient de faire plus d’une année à Rutshuru et à Nyiragongo. Aucun jour, nous avons suivi même sur la voie des ondes que le M23 a eu des affrontements avec les FDLR. Aucune fois», a poursuivi le colonel Hamuli.
Selon lui, la neutralisation des FDLR est un « prétexte » pour le M23 qui n’a jamais manifesté la volonté de lutter contre les rebelles rwandais.
«Les FDLR sont à Katemba, c’est à côté de Kiwanja qu’ils [les M23] contrôlent», a argumenté le porte-parole de l’armée congolais, ajoutant que lors des affrontements entre les factions Makenga et Bosco Ntaganda en février dernier, le premier groupe s’est coalisé avec les FDLR pour combattre le second. «Nous avons des preuves», a-t-il assuré.
Créée par des mutins de l’armée congolaise, la rébellion du M23 affronte les FARDC dans la province du Nord-Kivu. Ces rebelles ont occupé brièvement en novembre dernier la ville de Goma avant de s’en retirer après avoir obtenu des négociations avec le gouvernement congolais.
Ces pourparlers qui étaient au point mort depuis plusieurs mois ont été relancés la semaine dernière par les chefs d’Etat des Grands Lacs qui ont exigé aux deux parties de revenir à la table des négociations.
Le gouvernement exige à la rébellion de cesser d’exister. Mais le M23 conditionne son désarmement par la neutralisation des FDLR et le retour des réfugiés congolais tutsis.
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