RDC: le M23 accepte de déposer les armes mais pose 2 conditions

En avant-plan, Sulutani Makenga, le chef de la branche armée de la rébellion du M23 à Goma le 20 novembre 2012

Les rebelles du M23 se disent «prêts à désarmer» et à retourner à la vie civile, comme exigé par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Mais ils posent «deux conditions»: la neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et le retour des réfugiés congolais tutsis, a déclaré le chef rebelle Bertrand Bisimwa, ce dimanche 8 septembre à l’AFP.

Il faut que les réfugiés congolais tutsis qui vivent dans des camps au Rwanda, en Ouganda et au Burundi puissent «rentrer» et que les combattants rwandais des FDLR «soient neutralisés», selon Bertrand Bisimwa. «La plupart de nos militaires n’ont pas eu pour vocation de faire l’armée. S’ils se battent, c’est pour revendiquer le retour de leurs parents et pour la sécurité de leurs villages», a-t-il poursuivi.

Toujours d’après la même source, le mouvement rebelle est prêt à abandonner les armes avant d’obtenir gain de cause sur l’ensemble de son “cahier des charges”. Un “cahier des charges” qui demande notamment un “plan Marshall pour l’Est du pays”, qui permette d’assurer la sécurité et la reconstruction, et que ce programme soit «financé par les ressources locales».

Le M23 existe depuis le mois de mai 2012 au Nord-Kivu. Il a été formé des soldats mutins des FARDC issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), revendiquant l’application de l’accord de paix signé en 2009 entre le CNDP et le gouvernement congolais. Cet accord prévoyait l’intégration des cadres de cette rébellion dans les institutions de la République et le rapatriement des réfugiés.

Mais après avoir occupé la ville de Goma pendant plus d’une semaine, fin novembre dernier, le M23 avait élargi ses revendications aux questions de démocratie, de bonne gouvernance et des droits de l’homme en RDC. Et il souhaitait que ces questions soient discutées aux pourparlers de Kampala avec la partie gouvernementale.

Ces assises, débutées le 9 décembre 2012, étaient au point mort depuis près de trois mois. Fin août, les affrontements ont même repris entre l’armée régulière soutenue par la Monusco et le M23, qui a subi des revers près de Goma.

Les chefs d’Etat de la CIRGL ont exigé jeudi, à l’issue d’un sommet dans capitale ougandaise, que le M23 cesse «toute activité militaire», appelant à la reprise  pourparlers de Kampala «dans les trois jours».