Une certaine agitation a été observée vendredi 2 août à Goma sur la route allant du rond point Birere à l’aéroport, et devant les bureaux de la Société civile. Certains jeunes, dont des motards, sont descendus dans la rue pour exiger que la zone de sécurité imposée par la Monusco soit étendue au-delà de Goma et Sake, notamment vers Rutshuru.
Cette agitation a été observée au lendemain de la fin de l’ultimatum que la Monusco avait lancé à tout civil détenteur d’armes de venir les déposer au risque d’être pris pour cible. La Monusco a en effet délimité une zone de sécurité sur l’axe Goma-Sake. Les jeunes qui sont descendus dans la rue veulent que cette zone soit élargie à des zones qu’ils considèrent comme étant les plus exposées à l’insécurité comme Rutshuru.
«C’est là que se trouvent les rebelles [du M23] à désarmer», affirmaient-ils. La police a dû intervenir pour disperser ces jeunes.
Face à cette agitation, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a appelé au calme. « La zone de sécurité est toujours flexible », a-t-il déclaré.
« La Monusco nous a dit clairement qu’il y a trois phases. La première phase est révélée à l’opinion publique. Les deux phases relèvent du secret-défense. Cela veut qu’aujourd’hui que les unités qui constituent la brigade d’intervention sont arrivées à Goma, c’est tout à fait normal que la zone où ces unités sont établies soit d’abord considérée comme une zone de non-accès à tout groupe rebelle parce que ça sera la base arrière pour les opérations qui vont suivre. […]Lorsque les opérations vont commencer, il faut que la Monusco se rassure qu’il n’y a pas d’éléments perturbateurs dans sa base arrière. C’est ça la tactique et la stratégie que la Monusco nous a données lorsque nous lui avons parlé des inquiétudes par rapport à l’ultimatum », a expliqué le gouverneur, avant d’ajouter :
« La deuxième phase est que la ligne rouge que la Monusco a tracée est flexible. A chaque fois que deux ou trois localités seront conquises par la coalition FARDC et élémentS de la Monusco, la ligne rouge devra être déplacée. J’estime que la population devra garder son calme. »
Pourtant, une relative accalmie a été observée depuis jeudi soir dans la zone de sécurité délimitée par la Monusco. Dans la ville de Goma aucun coup de feu n’a été entendu la nuit dernière contrairement à il y a deux ou trois jours.
A Sake, une autorité locale a témoigné aussi de cette relative accalmie, ajoutant que la population locale attendait voir les effets concrets de cet ultimatum.
La Monusco avait en effet donné un ultimatum de 48 heures, qui a expiré le 1er août à 16 heures, à tous les détenteurs d’arme ainsi qu’aux groupes armés pour les rendre aux différentes bases de la Monusco.
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