La Voix de sans voix (VSV) a réclamé, samedi 1er juin, que justice soit rendue à Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, assassinés, il y a trois ans, à Kinshasa.
«La communauté mondiale des défenseurs des droits humains qui n’a jamais été complètement satisfaite du verdict rendu par la Cour militaire de Kinshasa/Gombe en juin 2011 continue de réclamer que justice soit rendue en vue de lutter effectivement contre l’impunité en RDC», a déclaré le deuxième secrétaire exécutif adjoint de la VSV, Justin Chibasengey, à l’occasion de la commémoration de l’an trois de l’assassinat de Chebeya et Bazana.
Il a regretté, dans un communiqué parvenu à Radio Okapi, que «le suspect principal de l’assassinat de ces deux défenseurs des droits de l’homme, général John Numbi Banza Tambo, continue à jouir de l’impunité malgré la plainte portée contre lui par la veuve Chebeya».
Au nom des défenseurs des droits humains, Justin Chiba-Sengey a appelé les autorités congolaises au respect de l’indépendance de la magistrature aux fins, selon lui, de garantir la manifestation de la vérité dans cette affaire.
La sœur ainée de Floribert Chebeya a notamment demandé que les personnes impliquées dans ce double assassinat soient jugées et condamnées à des peines lourdes et que les familles Chebeya et Bazana soient dédommagées par l’Etat congolais.
Adelayide Chebeya a qualifié l’assassinat de ces deux défenseurs des droits de l’homme d’«un crime d’Etat».
Pour sa part, le directeur adjoint du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme, Abdoul Aziz, a indiqué que le métier des défenseurs des droits humains est noble mais de très haut risque.
«Les droits de l’homme sont jugés par certains Etats comme étant de nature subversive», a-t-il souligné.
Cette journée a été placée sous le thème : « trois ans après votre assassinat, tous unis pour vous rendre justice » et elle a connu deux temps forts : le dépôt des gerbes de fleurs sur la tombe de Chebeya, au cimetière de Mbenseke Futi et le culte à la Paroisse Notre-Dame de Fatima, à la Gombe.
Vendredi 31 mai à Paris (France), le président français François Hollande a déclaré avoir porté son soutien pour que le procès «des accusés dans l’affaire Floribert Chebeya» puisse avoir lieu.
Il a par ailleurs affirmé qu’il continuera à faire pression sur le président Joseph Kabila pour que la vérité éclate «quoi qu’il en coûte». Floribert Chebeya avait été retrouvé mort dans la nuit du 1er au 2 juin 2010 dans un quartier périphérique de la ville de Kinshasa. Son collègue, Fidèle Bazana, lui aussi déclaré mort, n’a jamais été retrouvé.
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