Deux cents Congolais expulsés d’Angola vivent dans des conditions précaires depuis près d’une semaine dans le territoire de Kapanga dans la province du Katanga. L’administrateur de ce territoire, Donatien Ngoy Kasongo, a décrié samedi 18 mai ces expulsions qui s’effectuent «sans aucun respect» des droits de l’Homme, selon lui. Les personnes expulsées vivent à proximité des postes frontaliers de Musevumay et de Kasamay. Elles manquent de nourriture et des vêtements.
A leur entrée dans le territoire congolais, ces expulsés sont pris en charge pendant quelques jours par des églises et des familles d’accueil, comme l’a expliqué l’administrateur du territoire de Kapanga:
«Quand ils traversent, nous les dirigeons vers des maisons d’accueil où des gens de bonne volonté sensibilisées au préalable. C’est la première chose. Nous avons parlé avec les églises qui ont manifesté la bonne volonté d’encadrer ces personnes», explique Donatien Ngoy Kasongo.
Mais cette prise en charge ne dure que quelques jours. Ces expulsés d’Angola sont vite livrés à eux-mêmes sans disposer de moyens pour satisfaire leurs besoins primaires. «Ils n’ont même pas à manger, ni d’habits», a déclaré l’administrateur du territoire de Kapanga.
Les Congolais expulsés d’Angola sont généralement originaires des provinces frontalières à ce pays, tel que Bandundu, Katanga, Kasaï-Occidental et Kasaï-Oriental . La recente vague d’expulsés proviendraient des deux Kasaï, selon les sources sur place.
Donatien Ngoy Kasongo estime que les expulsions devraient être réglementées, et que le gouvernement Congolais devrait mettre sur pieds des structures d’accueil.
Le HCR /Lubumbashi a affirmé qu’il n’a pas été contacté officiellement à ce sujet par le gouvernement Congolais.
Au cours d’une réunion du Comité provincial Inter-Agence lundi 13 mai à Kananga, certaines structures humanitaires actives au niveau des frontières avaient indiqué que 50 000 Congolais vivant dans la province de Lunda Norte (Angola) étaient «précipitamment» rentrés en RDC. Les humanitaires avaient affirmé craindre que les mauvaises conditions de vie n’engendrent des cas de criminalité et d’épidémies dans les localités frontalières des territoires de Tshikapa et Luiza au Kasaï-Occidenta,l où les expulsés sont installés.
Ces Congolais en situation irrégulière redoutaient les représailles des autorités angolaises qui auraient fixé au mercredi 15 mai la date butoir pour le retour volontaire des immigrés illégaux.
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