Sud-Kivu: début du regroupement des Maï-Maï Yakutumba pour leur réintégration dans les FARDC

Un milicien Maï Maï exhibe les armes qu’il a dérobées à Kiwandja. ( Photo : AFP )

Le départ des combattants de la milice Yakutumba vers le centre de regroupement du territoire de Kabare (Sud-Kivu) a débuté, mardi 16 avril. Cinquante éléments de ce groupe venus de Misisi, à l’extrême sud du territoire de Fizi sont passés par la cité d’Uvira, mardi matin, vers le centre de regroupement de Nyamunyunyi, vers Bukavu. Selon des sources militaires sur place, il s’agit d’un premier convoi sur près de cinq cents éléments déjà prêts à intégrer l’armée régulière. 

Ces miliciens constituent la première vague d’éléments Maï-Maï sensibilisés à Misisi par leur chef, William Amuri, dit  Yakutumba. D’après des sources militaires, la tournée entreprise par Yakutumba devrait se poursuivre à Kilembwe, dans le secteur de Lulenge, avant de se clôturer dans le secteur de Ngandja.

Dans un entretien à Radio Okapi, ce major réfractaire autoproclamé général s’est dit déterminé à poursuivre le processus de regroupement de ses hommes. Il avait pris cet engagement lors de sa reddition aux Forces armées de la RDC (FARDC), dimanche 24 mars, dans la localité de Sebele, à 37 km au sud-est de Baraka (Fizi).

Il a déploré cependant l’insuffisance des moyens pour cette opération au regard de l’étendue du territoire de Fizi. Lorsqu’il s’est rendu aux FARDC, William Amuri avait demandé à la hiérarchie militaire de l’aider à sensibiliser ses hommes, éparpillés à travers ce territoire, à rejoindre les rangs des FARDC.

William Amuri avait servi dans l’armée nationale avec le grade de major avant de la déserter et de rejoindre le maquis. La branche armée de son mouvement, appelée «Alléluia», a livré bataille durant trois ans contre les troupes gouvernementales.

Elle est accusée de plusieurs exactions. En août 2012, par exemple, la milice avait attaqué des éleveurs civils et ont tué deux d’entre eux avant d’emporter plusieurs vaches dans la localité de Kikonde à Fizi.

En octobre 2011, les Maï Maï du chef Yakutumba avaient attaqué le véhicule de l’ONG Eben Ezer en provenance d’Uvira qui se dirigeait vers les hauts plateaux. Sept personnes avaient été tuées, trois autres blessés et quatre femmes enlevées.

Selon des sources militaires, le gros des combattants Yakutumba, estimés à cinq cents, se trouvent encore au site de rassemblement de Sebele, dans le territoire de Fizi.

Le chef milicien a, par ailleurs, demandé l’amnistie de son mouvement, le Parti d’action pour la reconstruction du Kongo – Force armée Alleluiya (Parc-Faal). Il souhaite également l’agrément du Parc-Faal au ministère de l’Intérieur comme parti politique.

Yakutumba plaide enfin pour la libération de plusieurs de ses sympathisants politiques détenus dans les prisons d’Uvira, de Bukavu, de Kalemie, de Lubumbashi et de Kinshasa.

Lire aussi sur radiookapi.net: