Félix Basse : «Les menaces du M23 ne perturbent pas la dynamique de déploiement de la Brigade de la Monusco»

Col. Base, porte parole militaire de la Monusco le 20/2/2013 à Kinshasa, lors de la conférence de l’Onu. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

« Les menaces proférées [par le Mouvement du 23 mars (M23)], je ne dis pas que nous n’en sommes pas sensibles, mais ne perturbent pas notre dynamique de déploiement de la force de la Brigade d’intervention en RDC», a déclaré mercredi 17 avril le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies au Congo, le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse. Au cours de la conférence hebdomadaire des Nations Unies, il a estimé que les rebelles continuent de sensibiliser sans succès les populations civiles des territoires qu’ils occupent.

« Depuis que la résolution a été adoptée par le Conseil de Sécurité, nous sommes en train de travailler premièrement au déploiement de cette force au sein de l’entité globale qui est la force de la Monusco. Mais aussi nous avons prévu des plans de contingence pour contrer toute velléité d’attaque ou d’offensive contre la ville de Goma », a affirmé le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse.

Depuis le vote jeudi 28 mars de la création de la Brigade de la Monusco par le Conseil de sécurité des Nations unies, le M23 s’est opposé à l’envoi de cette force dans l’Est de la RDC, estimant que l’ONU avait levé l’option de la guerre.

Les rebelles avaient alors entamé une campagne de sensibilisation de la population contre l’envoi de cette force dans la province du Nord-Kivu, menaçant de « riposter » contre les attaques de la Brigade d’intervention de la Monusco. Des habitants de certaines parties de la province du Nord-Kivu ont dû fuir leurs domiciles pour éviter d’être embrigadé dans une marche contre la brigade d’intervention.

Dans son intervention, le porte-parole militaire de la Monusco a assuré que les menaces du M23 d’attaquer la brigade d’intervention une fois déployée sont « sans succès », ajoutant que les opérations unilatérales sont toujours menées dans la province du Nord-Kivu pour protéger la population civile.

« Maintenant les réactions que je considérerais peut-être épidermiques du M23 par rapport à cette situation ne nous empêchent pas de poursuivre notre travail dans la sérénité parce que, que ce soit avec cette brigade d’intervention ou avec la brigade du Nord-Kivu qui est sur le terrain, notre préoccupation majeure c’est la protection des populations civiles », a poursuivi le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse.

Il a indiqué que la Brigade devra travailler pour neutraliser les autres groupes armés.

« Autant la brigade d’intervention aura une mission spéciale à l’intérieur de ce mandat qui nous a été donné, autant les autres composantes de la Monusco qui font aussi partie de la force, contribueront à réduire à néant les effets négatifs que les autres groupes armés sont en train de semer dans la province du Nord Kivu », a ajouté le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies au Congo.

Mardi 16 avril, le général Babacar Gaye, conseiller militaire du secrétaire général de l’ONU, a affirmé que « le déploiement de la brigade d’intervention de la Monusco est imminent », sans préciser de date.

« Cette brigade aura son état-major déployé à Goma. Elle aura également ses bataillons centrés autour de Goma dans la mesure où elle doit mener des actions de nature coercitive. Les bataillons sont en général dans la proximité de Goma et à partir de là ils seront mis en œuvre pour leurs différentes opérations », a indiqué Babacar Gaye qui a dirigé pendant plusieurs années la force de la Monusco.

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