Le ministre des Transports, Justin Kalumba, est attendu ce mercredi 17 avril au Sénat pour répondre aux questions des élus sur neuf projets de loi sur l’aviation civile présentés la veille devant la même assemblée. Parmi ces lois, il y a la convention relative à l’aviation civile internationale, celle relative à l’unification de certaines règles du transport aérien, ainsi que la loi sur la réparation des dommages causés à des tiers par des aéronefs en plein vol.
Pour le ministre Justin Kalumba, ces projets de loi visent à doter la RDC d’instruments juridiques de droit international aérien.
Ils garantissent tant la protection des passagers et des aéronefs que l’indemnisation de victimes de crashes, notamment à travers la réparation des dommages causés à des propriétés privées, a-t-il affirmé.
La présentation de ces projets de loi mardi par le ministre des Transports a suscité beaucoup d’interrogations parmi les sénateurs.
«Comment ratifier ces lois quand la RDC ne dispose pas de compagnies aériennes nationales? Est-ce que tous les avions qui volent au Congo sont contrôlés et assurés par des services compétents?», se sont notamment interrogés les élus.
Ces derniers voulaient aussi savoir par qui et selon quels critères sont fixés les prix des billets d’avion. Ils voulaient également connaître le nombre d’aéroports dont le pays dispose ainsi que l’état dans lequel ils se trouvent.
Les sénateurs espèrent obtenir les réponses à ces questions ce mercredi, avant d’adopter les projets de loi présentés par le ministre.
«Il ne suffit pas d’adopter des lois»
Malgré les arguments du ministre Justin Kalumba, certains élus se sont d’ores et déjà montrés sceptiques quant à l’efficacité de ces lois.
Pour le sénateur Ramazani Baya, il ne suffit pas d’adopter des lois, « le plus important étant encore de les appliquer ». Ce qui, selon lui, reste difficile à cause de l’état d’abandon dans lequel se trouvent plusieurs aéroports en RDC.
«Nous pouvons adopter tous les textes que nous voulons, mais s’il n’ya pas la volonté de donner la priorité au transport aérien et de remettre en activité les aéroports, je crois que nous n’irons pas très loin», a-t-il affirmé.
Le sénateur s’est notamment interrogé sur «l’ambition du gouvernement en matière de relance d’une compagnie nationale».
«Nous avions Air-Congo, Air-Zaïre, et Lac qui, là aussi, est entrain de mourir de sa belle mort. Il y avait un personnel, une infrastructure, des pilotes, tout ce qu’il fallait. Et nous voyons des infrastructures de cette compagnie à travers tout le pays. Vous allez partout, ils ont des installations. Il faut que le gouvernement fasse montre d’une volonté de relancer ça. Apparemment, il n’y a absolument rien», a-t-il expliqué.
L’aviation congolaise a été marquée depuis 2007 par près de 150 accidents et incidents aériens, ayant causé quelque 214 morts et 40 blessés.
Au cours des premières assises de l’aéronautique civile congolaise ouvertes mercredi 10 avril à Kinshasa, le ministre des Transports a accusé l’Autorité de l’aviation civile (AAC) et la Régie de voies aériennes (RVA) d’avoir failli à leurs missions de contrôle technique et de développement des infrastructures aéroportuaires.
Depuis le 22 mars 2006, tous les transporteurs aériens certifiés par les autorités de la RDC sont repris sur la liste noire de l’Union européenne, et font l’objet d’une interdiction totale d’exploitation dans cet espace.
Au cours de ces assises, Justin Kalumba avait appelé tous les acteurs du secteur de l’aviation civile à concourir pour sortir la RDC de cette liste.
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