La délégation du Mouvement du 23 mars (M23) a quitté Bunagana vendredi 5 avril pour Kampala, la capitale ougandaise. C’est ce qu’a affirmé à Radio Okapi, le président de ce mouvement rebelle, Bertrand Bisimwa, fidèle à Sultani Makenga. Les experts du gouvernement congolais devront, eux aussi, sauf changement de dernière minute, arrivé en Ouganda le même jour, a pour sa part indiqué le sénateur Mulaila, l’un des experts de Kinshasa. Les deux parties devront commencer samedi l’examen de deux textes de proposition d’accord pour trouver un consensus de ces négociations entamées depuis le 9 décembre 2012.
Selon René Abandi, secrétaire chargé de l’extérieur du M23 et président de sa délégation à Kampala, la proposition d’accord que le gouvernement congolais leur a soumise n’est pas conforme à leurs attentes. Il a souhaité que ce texte soit harmonisé avec le leur.
Au mois de mars dernier, le gouvernement a élaboré un texte de 12 articles qui devrait sanctionner les pourparlers de Kampala. Certaines dispositions de ce document prévoient notamment l’amnistie des membres du M23 qui ne font pas l’objet des poursuites judiciaires nationales et internationales, l’accélération de la mise en œuvre des accords sur le retour des réfugiés vivant dans les pays voisins et la création d’un secrétariat général chargé de la réconciliation au sein du ministère de l’Intérieur.
René Abandi a indiqué que ce texte contient des points de divergence mais il s’est réservé de les révéler, « pour ne pas pécher contre le règlement intérieur du dialogue de Kampala ».
La facilitation devra convoquer une plénière jeudi 11 avril pour décider de la signature de l’accord final des pourparlers.
Seulement, certains observateurs se demandent si les militaires révoqués jeudi 4 avril par le président Joseph Kabila ne constituera pas un obstacle quant à l’issue heureuse des négociations.
A travers une ordonnance présidentielle, Joseph Kabila a révoqué une dizaine d’officiers supérieurs de l’armée nationale, appartenant presque tous au M23 tant de l’aile de Makenga que de celle de Runiga.
Parmi les révoqués il y a notamment le colonel Sultani Makenga, commandant des opérations autoproclamé général, le général Bosco Ntaganda, les colonels Baudouin Ngaruye et Albert Kahasha, les lieutenants-colonels Vianney Kazarama, Erick Ngabo et le commandant Innocent Zimurinda.
Bertrand Bisimwa, le président du M23, a affirmé que l’ordonnance présidentielle n’aura aucune incidence sur une éventuelle signature de l’accord final de Kampala. Il a ajouté que « le chef de l’Etat n’a enfoncé que la porte qui était déjà ouverte. En créant le M23, ces officiers avaient déjà décidé d’eux-mêmes de quitter les rangs des FARDC ».
Les Nations unies ont voté jeudi 28 mars la création d’une brigade d’intervention de la Monusco. Kinshasa avait salué cette nouvelle mais les rebelles avaient condamné cette résolution. Pour eux, « Kampala est l’unique voie pour le retour de la paix en RDC ».
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