Transfert de Bosco Ntaganda à la CPI: majorité et opposition satisfaites

Le chef rebelle Bosco Ntaganda à Goma, le 5 octobre 2010. Photo droits tiers.

Les partis politiques de la RDC, tant de l’opposition que de la majorité présidentielle, se disent satisfaits du transfert du général déchu Bosco Ntaganda, vendredi 22 mars, à la Cour pénale internationale (CPI). Sa première comparution est prévue pour le mardi 26 mars. L’ancien chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) est accusé des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Ituri (Province Orientale) entre 2002 et 2003.

Me Mbayo de l’Union pour la nation congolaise (UNC), parti de l’opposition, espère que le transfert de Bosco Ntaganda à la Haye permettra aux Congolais d’avoir la paix et la justice:

« C’est vraiment un sentiment de satisfaction! Il faut que justice soit faite sur quiconque. Pendant un moment donné, on nous a dit qu’on privilégiait la paix à la justice, et qu’on ne pouvait pas l’envoyer [Ntaganda à la CPI]. Mais maintenant qu’il est parti à la Haye, je crois que nous aurons et la paix et la justice.»

Il faut que d’autres criminels rejoignent Ntaganda à la Haye, poursuit-il «parce qu’il n’y a pas de justice ici (en RDC): on tue, on pille, on massacre, on vole. Il n’y a pas de justice

Le professeur Tshibangu Kalala, président du parti Beau pays – membre de la majorité, se dit aussi content du transfert de Bosco Ntaganda à la CPI. «C’est un sentiment de satisfaction de voir tous les efforts menés par la communauté internationale aboutir », selon lui.

Tshibangu Kalala indique aussi que « tous les criminels contre l’humanité » n’ont plus d’abri sur la terre:

«Toutes les personnes qui sont présumées coupables pour avoir commis des crimes graves, notamment des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, se trouvent entre les mains de la justice internationale. C’est le cas de Ntaganda qui est accusé de ces actes. C’est une bonne chose de voir que tous les criminels contre l’humanité n’ont pas un endroit sur la terre des hommes où ils peuvent se cacher.»

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, s’est lui aussi félicité du transfert de Bosco Ntaganda à la CPI, indiquant que c’est une étape majeure pour la justice. «Il y a maintenant un espoir que justice soit faite », a-t-il déclaré dans un communiqué du Département d’Etat américain.

Selon un communiqué de la Cour pénale internationale, publié vendredi dans la soirée, la première comparution de Bosco Ntaganda est prévue mardi 26 mars, devant la Chambre préliminaire II. Cette audience devrait permettre notamment de vérifier l’identité du suspect et la langue dans laquelle il pourrait suivre les procédures ainsi qu

e de l’informer des crimes qui lui sont imputés et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI.

Il est poursuivi pour  meurtre de centaines de personnes, mais aussi de viols, d’attaques contre des civils, de persécutions, de pillages et d’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans dans ses troupes. Des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’il aurait commis en Ituri (Province Orientale) entre 2002 et 2003 alors qu’il était dans les rangs de l’Union des patriotes congolais (UPC).

En juillet 2012, Thomas Lubanga, dont Ntaganda était le numéro deux, avait été condamné à quatorze ans de prison pour avoir enrôlé des enfants dans sa milice. Mais contrairement à Bosco Ntaganda, Lubanga n’était pas poursuivi pour les massacres commis en Ituri.

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