La situation est relativement calme ces deux dernières semaines à Kinseveré, a constaté une délégation de la Monusco/Lubumbashi qui s’est rendue, vendredi 15 mars, dans cette localité située à environ 30 de Km de Lubumbashi pour une évaluation sécuritaire. Les 17 et 25 février derniers, des miliciens du groupe «Bakata Katanga» avaient attaqué cette localité, qui s’était vidée de sa population.
Quelques habitants de Kinseveré ont déjà regagné leurs domiciles, a fait remarquer la délégation de la Monusco/Lubumbashi. Cette population, qui se dit toujours en insécurité, demande que les militaires et les policiers en poste dans cette localité soient relevés pour y avoir commis beaucoup d’abus.
Il s’agit notamment de vols et pillages des biens, perpétrés au lendemain des attaques de ces combattants Maï-Maï. Les FARDC sont particulièrement accusées de tracasser et d’arrêter toute personne portant un tatouage sur le corps.
«Ici, il y a des gens qui fabriquent le charbon de bois. Ils sont sales. Et quand les militaires les rencontrent, ils les traitent de miliciens», a témoigné un habitant de Kinseveré.
«Moi, je connais les gens qui m’ont pillé des biens à la maison. Et quand on m’a amené à l’état-major des FARDC, je les ai vus là-bas», a renchéri un autre.
Selon le chef de la localité, Baudouin Kalabu, quatre de ses administrés sont gardés au cachot de l’Agence nationale des renseignements (ANR) «pour les mêmes motifs». Il a appelé à l’intervention des autorités provinciales.
Toutefois, a rassuré la même source, depuis les événements du 17 et 25 février, le calme est revenu dans la cité. Mais, les activités scolaires n’ont pas encore repris.
Les enseignants sont sur place, mais ce sont les élèves qui manquent à l’appel. La plupart d’entre eux ont fui le village, accompagnés de leurs parents.
Ces miliciens dirigés par Tanda Imena avaient tué, dimanche 17 février, trois personnes lors d’une incursion dans la localité de Kinsevere: un agent de l’ANR, un policier et le chef du village Kinsevere, selon des sources locales.
Du 22 janvier au 8 février, les Maï-Maï Bakata Katanga avaient encore tué plus de soixante cinq personnes dans le groupement de Mwemena, en territoire de Kasenga, à plus de 250 km de Lubumbashi. Ces tueries en série avaient provoqué la peur dans les habitants de Mwemena, qui avaient fui leurs maisons pour se réfugier dans les localités voisines.
Les Bakata Katanga (du swahili: «qu’on coupe le Katanga») réclament l’indépendance du Katanga et sa scission de la RDC. Certaines sources leur attribuent notamment les attaques du février 2011 et d’août 2012 contre l’aéroport de Lubumbashi.