Katanga: les Maï-Maï tuent plus de 65 personnes en l’espace de trois semaines à Mwemena

Un milicien dans l’Est de la RDC.

Les Maï-Maï Bakata Katanga du chef Tanda Imena ont tué plus de soixante cinq personnes, du 22 janvier au 8 février, dans le groupement de Mwemena, en territoire de Kasenga, à plus de 250 km de Lubumbashi (Katanga). Selon le chef de ce groupement, Mwemena wa Kilembwe, en séjour à Lubumbashi, ces miliciens tuent, en moyenne journalière, quatre à six personnes par village.

Il a accusé les Bakata Katanga d’avoir tué, dans leur incursion du vendredi 8 février, quatre personnes dont un juge du tribunal coutumier de la localité de Mwemena, chef-lieu du groupement portant le même nom.

Ces tueries en série ont provoqué la peur dans les habitants de Mwemena qui ont commencé à vider leurs maisons pour se réfugier dans les localités voisines.

Le chef Mwemena wa Kilembwe indique qu’aucune activité sociale n’est organisée dans sa juridiction où les treize écoles primaires, le centre de santé ainsi que l’Hôpital général de référence de Lukafu sont fermés.

Ce chef traditionnel sollicite l’implication de sa hiérarchie pour sécuriser son entité:

«Nous demandons aux autorités de nous secourir car il n’y a pas moyen. C’est pire chez moi au moment où je vous parle».

Ces informations n’ont pas été confirmées par les autorités locales de Kasenga.

Les Bakata Katanga sont à la base d’une insécurité grandissante dans le Nord de la province du Katanga. Leurs multiples incursions font de plus en plus de morts.

Leur chef, Tanda Imena vit à cheval entre le Katanga et la Zambie, où il avait déjà été arrêté par les autorités en 2004, puis transféré à Kinshasa, avant d’être finalement relâché.

On lui attribue notamment les deux dernières attaques contre l’aéroport de Lubumbashi.

Pour le grand chef Msiri de Bayeke, le gouvernement doit utiliser les options tant militaires que diplomatiques pour mettre fin à ces activismes armés.

«Il faut les stopper, qu’ils sentent qu’il y a une force en face d’eux. Autrement, ils auront l’impression qu’ils peuvent tout faire. Il faut que le gouvernement intervienne dans les plus brefs délais», a-t-il expliqué.

Lire aussi sur radiookapi.net: