Les avis semblent partagés entre différents acteurs politiques et membres de la société civile sur la signature, dimanche 24 février à Addis-Abeba (Ethiopie), de l’accord de paix pour la RDC. Samedi 23 février à Kinshasa, certaines ONG ont dit soutenir cet accord qui, selon elles, reste l’une de solutions aux problèmes de sécurité que connait l’Est de la RDC. D’autres par contre sont d’avis que l’accord d’Addis-Abeba aliénera la souveraineté de la RDC.
«Nous soutenons cet accord comme toute initiative nationale ou internationale qui vise le rétablissement de la paix et de la sécurité en RDC et dans la région des Grands lacs. Nous allons prendre les dispositions afin de suivre la mise en œuvre toutes les recommandations», a déclaré le président du collectif d’ONG de défense des droits de l’homme en RDC, George Kapiamba.
D’autres par contre sont d’avis que l’accord d’Addis-Abeba aliénera la souveraineté de la RDC. Ces derniers estiment que les Congolais ont droit de connaitre le sens de cet accord avant sa signature.
«L’accord qui sera proposé demain à plusieurs pays d’Afrique est triplement inacceptable. Il met en cause la souveraineté de la RDC alors garantie par le droit international. On ne peut pas traiter des problèmes de la gestion interne d’un pays à une instance autre que les instances internes», a déploré le professeur Abbe-Richard Mugaruka de l’Université catholique du Congo (UCC).
Pour lui, ce énième accord ne sortira pas la RDC de l’auberge.
Plusieurs personnalités et chefs d’Etat africains séjournent déjà à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour la signature de cet accord-cadre.
Selon des sources sur place, l’Ouganda et l’Angola seront représentés par leurs vices présidents tandis que la Centrafrique par son nouveau 1er ministre.
Dans la capitale éthiopienne, le Burundi et la Zambie seront respectivement représentés par leurs ministres des Affaires étrangères et celui de la Justice.
Les chefs d’Etat de la région des Grands Lacs avaient promis de signer cet accord, fin janvier dernier, au XXè sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba (Ethiopie) en présence du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon.
Ce dernier avait appelé les chefs d’Etat de la région des Grands Lacs à signer cet accord qui, selon lui, devait remédier aux causes profondes des violences récurrentes dans l’Est de la RDC, où pullulent, depuis des années, de nombreux groupes armés.
Les Nations unies envisagent, par ailleurs, de renforcer leur mission en RDC avec une force d’imposition de la paix, forte de 2 500 hommes pour combattre les groupes armés, actifs dans l’Est du pays.
La signature de cet accord-cadre fixera également les contours de la brigade internationale d’intervention dans l’Est de la RDC.
A son retour des Etats-Unis où il avait séjourné pendant sept jours, le chef du gouvernement congolais, Augustin Matata Ponyo avait indiqué, en janvier dernier, que Washington souhaite accompagner la RDC pour mettre fin à l’insécurité dans sa partie orientale
Il avait expliqué que le souhait des autorités de Washington et de Kinshasa est de voir le déploiement «le plus tôt possible » de la Brigade internationale d’intervention.
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