La société civile du territoire d’Isangi (Province Orientale) a accusé, mardi 12 février, les militaires d’avoir érigé plus de quinze barrières pour rançonner les commerçants sur l’axe Basoko-Kisangani, le long du fleuve Congo. Cette organisation citoyenne a dénoncé cette pratique dans un rapport qu’il a remis au Bureau des affaires civiles de la Monusco.
Le président de cette société civile se plaint que chaque pirogue est obligée de payer entre 2 000 francs congolais (2,2 USD) et 3 000 francs congolais (3,3 USD) ou encore d’autres biens en nature à chaque barrière.
«On doit payer jusqu’à 20 000 ou 30 000 francs congolais. Si vous ne donnez pas l’argent, vous êtes aussi tabassés. Nous demandons que ces postes soient réellement ceux de contrôle, pour sécuriser la population et leurs biens, et non pour rançonner celle-ci», a dénoncé Jérémie Imomola.
Le président de la société civile du territoire d’Isangi demande, par ailleurs, aux autorités militaires et administratives d’intervenir pour mettre fin à cette situation.
Pour certains soldats interrogés, ces postes servent à traquer les voleurs armés et non comme barrières contre les commerçants.
Sans reconnaître de tracasseries contre la population civile, ces militaires avouent toutefois demander de l’aide aux piroguiers pour se nourrir.
Dans un mémorandum publié le 5 mai 2012, la société civile d’Isangi avait également exigé la suppression des barrières érigées sur le fleuve Congo, particulièrement sur l’axe Lokutu-Kisangani.
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