Un échange des tirs a opposé, la nuit de jeudi à ce vendredi 14 décembre, les policiers à des bandits armés dans le campdes déplacés de Mugunga III, à environ 7 km de ce camp de Goma au Nord-Kivu. Le bilan fait état de deux blessés parmi les déplacés.
D’après les témoignages des déplacés, des hommes armés ont infiltré le camp la journée de jeudi pour repérer leurs victimes.Et c’est vers 3h du matin qu’ils ont attaqué le camp.
Un échange des tirs avec les policiers commis à la sécurité du camp s’en est suivi et a fait deux blessés parmi les déplacés.Toutefois, les policiers ont réussi à repousser les assaillants, selon les déplacés.
Il s’agit de la cinquième attaque d’hommes armés enregistrée dans le secteur de Mugunga, en l’espace d’un mois après celles du 1er 2 et 9 décembre, ont indiqué des témoins.
Une femme avait été violée et près de douze chèvres ont été emportées, après une irruption des hommes armés, dans la soirée du lundi 10 décembre, à Karimbi village, situé sur les limites du quartier Mugunga et du groupement Rusayo, près du camp des déplacés de Mugunga.
Ces hommes armés, qui seraient venus du Parc national des Virunga, avaient été repoussés parune équipe de la police, après échange des tirs. Cet accrochage avait paniqué les déplacés, dont la plupart avaient fui ce camp pour se réfugier dans la ville de Goma.
350 tonnesdes vivres et non vivres
C’est sous le choc de cette nouvelle attaque armée que le ministre des Affaires sociales et solidarité nationale, Charles Nawej,a entamé, ce vendredi, la distribution des vivres et non vivresà Mugunga I, où sont regroupées plus de quarante mille personnes déplacées.
Il s’agit d’un premier lot de 350 tonnes des vivres et non vivres constituant l’assistance du gouvernement congolais à des milliers des déplacés regroupés dans dix-neuf camps et sites spontanés identifiés au Nord- Kivu. Les bénéficiaires ont fui les différents conflits armés depuis avril dernier à travers la province.
«Nous sommes venus réconforter et assister les déplacés du Nord-Kivu»,a déclaré Charles Nawej, avant de procéder la distribution de cette assistance constituée de haricots, de la farine de maïs, du savon, du sel et de l’huile végétale… Le ministre Nawej a, cependant, souligné la nécessité d’un retour à la paix :
«En attendant que la paix revienne, on ne peut pas négliger nos populations. Nous devons continuer à les assister, espérant très rapidement que la paix revienne et qu’on puisse encadrer nos populations dans une perceptive de développement, mais dans leurs milieux d’origine »
Les bénéficiaires ont dit apprécier à sa juste valeur l’assistance du Gouvernement. Mais ils n’ont souhaité qu’une chose: le rétablissement de la sécurité dans leurs milieux d’origine. L’un d’eux a déclaré :
«Celui qui veut nous assister en vivres peut le faire, tant mieux. Mais pas ici dans le camp! Nous voulons rentrer dans nos villages. Ici nous souffrons beaucoup. Nous accueillons ici les autorités mais ne pensons pas passer nuit dans ce camp ».
Lors de leur entretien avec le ministre congolais de l’Intérieur à Goma, lundi 3 décembre, des responsables des agences du système des Nations unies avaient indiqué que deux cent onze mille déplacés de guerre regroupés dans plusieurs camps à Goma et dans les localités environnantes vivaient dans des conditions difficiles. Ces personnes vulnérables ainsi que des humanitaires qui leur viennent au secours sont exposés à l’insécurité et à plusieurs maladies notamment la rougeole, selon les mêmes sources.
Lire aussi sur radiookapi.net :