« On veut perpétuer une instabilité aux Kivu qui permette le pillage des ressources minérales », a déclaré ce mercredi 21 novembre le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), Monseigneur Nicolas Djomo Lola, en réaction aux derniers développements de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Après Goma, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont pris le contrôle de Sake ce mercredi.
« Au moment où on parle, il y a des milliers des gens qui sont entrain d’errer dans les rues de Goma sans assistance », a affirmé Nicolas Djomo, déplorant « une misère inouïe que vivent les habitants de la région depuis 1996, année du début de la guerre qui a conduit Laurent Désiré Kabila au pouvoir.
« C’est depuis presque 20 ans que ces populations sont dans l’instabilité, le tourment, le viol et la misère », a-t-il regretté.
Le président de la Cenco demande l’implication de la communauté internationale pour mette fin à la guerre qui sévit actuellement dans l’Est de la RDC.
Au début de la rébellion du M23, l’Eglise catholique avait organisé des actions pour dénoncer la reprise de la guerre dans cette partie du pays.
En août dernier, des milliers de chrétiens catholiques ont marché à Kinshasa et dans les autres villes du pays pour dire «non à la balkanisation de la RDC par la voie de la rébellion du M23».
« Une situation humanitaire désastreuse »
Plus de cinquante-cinq mille nouveaux déplacés sont arrivés au camp de Mugunga 3, situé au Sud de Goma, à la suite des derniers combats qui ont opposé les rebelles du M23 et les militaires congolais. Ces déplacés s’ajoutent aux soixante mille du camp de Kanyarushinya qui ont trouvé refuge à Mugunga 3 après l’occupation des localités situées au Nord de Goma par les rebelles du M23.
La présidente du camp de Mugunga, Charlie Amunazo, parle d’une situation très préoccupante.
« Pour l’instant, ces déplacés sont exposés aux intempéries et n’ont pas à manger depuis qu’ils sont arrivés le dimanche. Pas de médicaments au dispensaire, le personnel soignant, débordé et fatigué, est parti », raconte-t-elle, regrettant que les malades ne soient pas soignés.
« Imaginez-vous le nombre de personnes qui sont ici sans eau. A quelle catastrophe allons-nous assister ? », se plaint-elle, craignant la propagation du cholera et la dysenterie.
« Cela risque d’être plus grave que la guerre armée », prévient-elle, annonçant que trois enfants sont morts dans le camp en l’espace de quatre jours.
Le chef du Bureau de Ocha au Nord-Kivu reconnaît que la situation est dramatique, ajoutant que les humanitaires ne pourront pas secourir les déplacés si les affrontements persistent.
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