La France devra présenter ce lundi 19 novembre une résolution au Conseil de sécurité pour obtenir un renforcement des sanctions internationales contre les rebelles du M23. L’ambassadeur français à l’ONU, Gérard Araud, a indiqué que cette résolution évoquera également l’implication éventuelle d’autres pays dans le conflit armé qui secoue l’Est de la RDC depuis le mois de mai dernier. Les combats entre rebelles du M23 et militaires ont repris le jeudi dernier à Kibumba. Ces rebelles sont actuellement positionnés à une dizaine de kilomètres de Goma.
« Le M23 a complètement ignoré ce qu’avait dit le Conseil de sécurité », a expliqué l’ambassadeur français.
Le samedi 17 novembre dernier, le conseil de sécurité de l’ONU a demandé au M23 de cesser toute progression vers Goma. Il a également exigé la fin de tout soutien à cette rébellion.
Gérard Araud a dit espérer que le vote de sa résolution interviendra le mercredi 21 novembre quand les quinze Etats membres du Conseil de sécurité vont évoquer la situation en République démocratique du Congo.
L’entourage de la ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, précise que la résolution doit porter sur la condamnation du M23 et sur la sanction du groupe dans son ensemble. Ladite résolution devrait également appeler à l’intangibilité des frontières et à la garantie de l’accès à l’aide humanitaire.
Le 13 novembre dernier, les Etats-Unis et l’Onu ont annoncé des sanctions contre Sultani Makenga, chef des rebelles du M23, accusé d’être à l’origine des violations des droits de l’homme et de violer l’embargo sur les armes en RDC.
Condamnation de l’UA
Dans un communiqué publié ce même lundi, l’Union africaine (UA) condamne l’offensive lancée par la rébellion du M23 vers la ville de Goma. Elle demande à ce groupe « d’y mettre inconditionnellement un terme immédiat ».
La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, « réitère la nécessité pour tous les acteurs concernés d’apporter leur entière coopération aux efforts en cours dans le cadre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), avec le plein soutien de l’Union africaine ».
Depuis le mois de juillet dernier, la CIRGL tente de mettre sur pied une force pour neutraliser les groupes armés agissant dans l’Est de la RDC notamment les FDLR et le M23.
Dlamini-Zuma charge le représentant spécial de l’UA pour la région des Grands Lacs, Boubacar Gaoussou Diarra, « de se rendre immédiatement dans la région et de mener toutes les consultations appropriées, afin de contribuer à une solution rapide ».
L’UE préoccupée
Les ministres européens des Affaires étrangères de l’Union européenne ont également condamné la reprise des hostilités par les rebelles du M23 au Nord Kivu, demandant l’arrêt immédiat de leur offensive militaire.
Ils se disent également préoccupés face à la grave crise humanitaire et sécuritaire dans cette parie de la RDC et les défis que cela pose pour la stabilité de la région des Grands Lacs.
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