Les députés de l’opposition ont boycotté, dimanche 7 octobre, la plénière de l’Assemblée nationale qui se penchait sur le projet de loi portant modification de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Ils exigent au préalable que soient vidées au niveau de la Commission politique, administrative et juridique les divergences apparues sur le projet final à présenter à la plénière. Une commission spéciale a été mise en place pour examiner ces divergences en l’absence des députés de l’opposition.
Parmi les points qui achoppent, il y a notamment :
- Les organes de la ceni
- La composition du bureau
- Le nombre de membres du bureau
- Les modalités de recrutement des cadres et agents de la Ceni.
« L’opposition est surprise que le bureau de l’Assemblée nationale programme aujourd’hui la plénière sur le projet de loi en discussion à la commission PAJ sur la Ceni parce qu’il y avait des questions de divergences fondamentales sur la composition du bureau de la Ceni », a affirmé Jean-Lucien Busa du Mouvement de libération du Congo (MLC).
Une loi sur la même matière introduite par le député de l’opposition Emery Okundji n’a pas été retenue pour examen en raison des dispositions constitutionnelles qui donnent la primauté, dans ce cas, au texte du gouvernement avait expliqué le président de l’Assemblée nationale. Après les critiques émises sur les dernières élections de 2011 entachées de fraudes et d’irrégularités, selon les missions d’observation électorale, les opposants proposent de nouvelles orientations pour la Ceni.
Ces orientations portent notamment sur l’élargissement du bureau à neuf membres et la mise en place des commissions et d’une plénière. Le président de la Ceni dans sa formule rénovée, comme le veut l’opposition, aurait des attributions limitées et serait soumis au contrôle du bureau.
« Nous avons tiré des leçons des dernières élections de 2006 et 2011 où il a été clairement indiqué qu’il y avait des problèmes qui doivent être résolus et par la loi et par les animateurs. C’est que nous exigeons, c’est la transparence du processus électoral. Nous voulons que les décisions en rapport avec les divergences soient prises par consensus pour que les générations futures ne posent plus les mêmes problèmes », a déclaré Jean-Lucien Busa.
« Je suis très étonné que l’opposition veuille se substituer à la plénière et imposer un rythme de travail. Il ne faudrait pas qu’elle soit mal intentionnée. Nous avons beaucoup de considérations envers nos collègues de l’opposition mais ils doivent savoir que personne n’est au-dessus de la plénière, même pas le bureau de l’Assemblée. Lorsque la plénière institue une commission et lui donne un délai pour rendre compte, il faudrait que la plénière obtienne ce rapport dans le délai», a déclaré Willy Bakonga.
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