«Le député Roger Lumbala a bel et bien séjourné à Kigali au Rwanda et il était en contact avec un groupe armé reconnu comme force négative», a indiqué, jeudi 20 septembre à Kinshasa, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej sans citer ce groupe armé. De Paris où il se trouve après avoir été interpellé par les services de sécurité burundais, l’incriminé avait nié ces accusations dans une interview accordée dimanche dernier à Radio Okapi.
Au cours d’un point de presse tenu jeudi à Kinshasa, le ministre Muyej a indiqué que des éléments trouvés sur ce député de l’opposition comportent « des indices sérieux allant dans le sens des préparatifs d’un coup de force, au terme duquel il projetait d’assumer les plus hautes charges de l’Etat ».
Ces éléments, toujours selon lui, font actuellement l’objet d’un traitement technique approprié par les services des renseignements.
Parmi les éléments de preuve avancés par le ministre de l’Intérieur figurent notamment les copies des pages du passeport diplomatique de Roger Lumbala contenant les visas des certains pays des grands lacs, notamment le Rwanda et le Burundi ainsi que les billets d’avion de la compagnie Rwandair.
Et Richard Muyej de s’interroger :
«Trois questions méritent d’être posées à savoir : le passeport est-il réellement celui de Monsieur Roger Lumbala ? Deuxièmement, les pays qui ont délivré ces visas peuvent-ils l’affirmer ou l’infirmer ? Troisièmement, pourquoi Roger Lumbala ne veut pas reconnaitre qu’il a été à Kigali ? »
La RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23 qui sévit au Nord-Kivu depuis le mois de mai dernier. Le gouvernement congolais soupçonne Roger Lumbala de complicité avec le M23. Acte qui pourrait constituer une « haute trahison », selon le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.
Le ministre de l’Intérieur a également évoqué des informations que Roger Lumbala auraient livré lui-même au moment de son audition par les services burundais. Il aurait indiqué qu’il avait reçu du Rwanda la mission de déstabiliser la RDC en complicité avec d’autres acteurs congolais en connexion avec le pouvoir de Kigali.
Mais Richard Muyej précise que «l’affaire Roger Lumbala n’est pas celle de toute l’opposition. Elle est le fait d’un individu en connexion avec des officiels d’un pays étranger qui tentent de raviver dans notre pays les vieux démons de la division, de la balkanisation et des rébellions à répétition»
L’affaire Lumbala est devant la justice, et elle suit son cours normal, a ajouté le ministre Muyej.
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