Environ quatre cents miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) de Cobra Matata sont sur le point d’être intégrés au sein des Forces armées de la RDC (FARDC). Ils sont regroupés, depuis le vendredi 7 septembre dernier, dans des sites aménagés dans les villages d’Aveba, Kagaba et Gety, de la collectivité Walendu-Bindi. Le général-major Amuli Bahigwa, qui pilote ce processus d’intégration indique que les sites de regroupement resteront ouverts pour accueillir n’importe quel nombre des miliciens que la FRPI fournira à l’armée nationale.
Le général-major Amuli Bahigwa ajoute qu’une cellule venant de Kinshasa devra examiner et déterminer des modalités pratiques de l’intégration de ces miliciens dont certains pourront revenir à la vie civile. Cette cellule déterminera aussi la suite du processus d’intégration pour ceux qui opteront de faire carrière au sein des FARDC.
Le chef d’état major de la FRPI, Mbadu Adirodu, espère qu’après la remise de ses hommes aux FARDC, le gouvernement répondra favorablement à leurs cahiers de charges.
Les miliciens de ce mouvement revendiquent notamment la reconnaissance de leurs grades au sein de l’armée, l’amnistie pour les crimes commis et leur brassage en Ituri. Cobra Matata, ancien milicien devenu colonel des FARDC avant de redevenir rebelle, exige à présent le grade de général de brigade.
En février dernier, il avait exprimé sa volonté de réintégrer l’armée avec ses hommes, indiquant « qu’il est temps de faire la paix».
Après cette annonce, la société civile de l’Ituri avait invité le chef de l’Etat Joseph Kabila à se répondre à la requête du chef milicien en lui accordant une amnistie.
Le comité de sécurité du district de l’Ituri avait ensuite rencontré Cobra Matata, au village Bukiringi. Cette rencontre, censée être la première d’une série, était restée sans suite. Depuis, les FRPI et trois autres groupes armés de l’Ituri s’étaient regroupés au sein d’une ligue dénommée : Coalition de groupes armés de l’Ituri (Cogai).
Lors de sa récente visite en RDC, le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders avait estimé que « l’intégration par le passé des rebelles et des mutins à l’intérieur des forces armées n’a peut-être pas été la bonne solution ». L’officiel belge encourageait les autorités congolaises à réformer l’armée pour mettre un terme aux guerres récurrentes dans l’est de la RDC.
Depuis le mois de mai dernier, les FARDC combattent les rebelles du Mouvement du 23 mars au Nord-Kivu. Cette rébellion est formée d’anciens rebelles du CNDP intégrés dans l’armée congolaise au terme d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 à Goma.
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