La Haute cour militaire a renvoyé au 23 octobre prochain le prononcé de ses arrêts sur les exceptions soulevées par les parties dans l’affaire Chebeya qu’elle juge en appel. A l’audience du 4 septembre dernier, la Haute cour militaire avait pris l’affaire en délibéré et promis de statuer, dans un délai maximum de huit jours, sur la question de la comparution du général John Numbi, le chef de la police suspendu au lendemain de l’assassinat de Chebeya. La partie civile veut qu’il soit jugé comme prévenu, estimant qu’il est le principal suspect dans cette affaire.
Le report du prononcé des arrêts de la Haute cour militaire, annoncé pour ce mardi 11 septembre à Kinshasa, a “choqué et surpris” Rostin Manketa, secrétaire exécutif adjoint de l’ONG la Voix de sans 0voix (VSV). Floribert Chebeya assumait des fonctions au sein de cette ONG au moment de son assassinat en juin 2010.
«Nous comprenons qu’il y a une volonté manifeste dans le chef de la justice congolaise de vouloir consacrer le régime de l’impunité en RDC. A voir le comportement du ministère public, nous comprenons qu’on veut soustraire le général John Numbi des poursuites judiciaires alors qu’il est le suspect numéro un de cette affaire», a déclaré Rostin Manketa.
La Haute cour militaire justifie cette prolongation par l’abondance et l’importance des questions qu’elle examine ainsi que le nombre de jours inférieur au temps que requiert la rédaction des arrêts à prononcer.
Le secrétaire exécutif adjoint de la VSV estime que les raisons avancées ne sont pas crédibles. Selon lui, la Cour a eu suffisamment du temps pour s’imprégner de l’affaire Chebeya.
«La cour a écouté toutes les personnes au procès, les exceptions soulevées et les demandes et requêtes proposées», a poursuivi Rostin Manketa.
Pour sa part, la partie civile au procès Chebeya estime que les arrêts avant dire droit de la Haute cour militaire devraient porter sur les exceptions relatives à la saisine et aux requêtes tendant à obtenir les mesures conservatoires ainsi qu’à la sur-séance à statuer sur le fond. Elle avait notamment demandé à la Haute de faire sécuriser la ferme du général Numbi où serait enterré, selon elle, Fidèle Bazana le défenseur des droits de l’homme assassiné comme Chebeya en juin 2010.
La partie défenderesse, elle, souhaite que les arrêts concernent les exceptions sur la requalification des faits et la demande de mise en liberté provisoire des prévenus.
Le débat sur les différentes requêtes des parties à ce procès avait été clos mardi 4 septembre. Mais, d’après la partie civile, le ministère public était resté «combattif» à son encontre en prenant fait et cause pour les prévenus.
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