Nord-Kivu: des militaires des forces spéciales rwandaises se rallient au M23, selon la société civile

Des soldats des FARDC se retirent des forces spéciales entre la RDC et la Rwanda pour traquer les FDLR à Rutshuru au Nord-Kivu/ Photo Radio Okapi.

Plusieurs militaires des forces spéciales rwandaises qui se sont retirés du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu se seraient relocalisés vers d’autres villages et se seraient ralliés aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), a indiqué jeudi 6 septembre le vice-président de la société civile de la province, Omar Kavota se basant sur des témoignages recueillis sur le terrain.

« Plusieurs témoignages renseignent que ces troupes auraient quitté Rutshuru pour se relocaliser vers d’autres localités comme Bunagana, et d’autres seraient partis à Ishasha », a déclaré Omar Kavota.

Les militaires congolais et de l’armée rwandaise ont quitté vendredi 31 août les villages de Katwiguru, Kiseguro et Kaunga dans le territoire de Rutshuru. Certaines positions abandonnées par les militaires rwandais ont été occupées par le M23 à Kiseguro, avaient indiqué des sources concordantes locales.

Omar Kavota s’inquiète aussi de nouvelles alliances du M23 avec certains combattants locaux de Rutshuru, dont un groupe armé dénommé Maï-Maï M23 basé sur l’axe Kiwanja-Ishasha.

« Nous sommes également alertés du renforcement des effectifs des éléments rwandais en appui au M23 dans plusieurs localités », ajoute-t-il.

Le vice-président de la société civile invite l’Union européenne et les Etats-Unis à prendre des sanctions contre le Rwanda « de manière à l’amener à abandonner son soutien au M23 ».

Le retrait des troupes rwandaises déployées à Rutshuru intervient au moment où Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23. Ces troupes étaient déployées depuis février 2011 pour la traque des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle rwandais opérant sur le sol congolais.

La présence des troupes rwandaises en RDC a suscité plusieurs réactions. La dernière en date est celle de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Le parti d’Etienne Tshisekedi qualifie cet « accord secret de Joseph Kabila » de haute trahison.

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