Le procès du sénateur congolais Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC), doit reprendre, ce mardi 14 août, devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Il est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique en 2002 et 2003. Le procès avait été suspendu en juin dernier après l’audition de témoins appelés par les représentants des victimes.
Au cours de la première partie du procès commencé en novembre 2010, le procureur a présenté quarante témoins. A partir de ce mardi matin, c’est au tour de la défense de présenter les siens.
Le premier témoin appelé par la défense sera l’officier français Jacques Seara. Aujourd’hui retraité, il viendrait déposer en qualité d’expert, pour expliquer aux juges comment est organisée l’armée centrafricaine.
Jean-Pierre Bemba a reconnu avoir envoyé ses soldats sur le terrain. Cependant, il a affirmé qu’une fois sur le territoire centrafricain, ils n’étaient plus sous sa responsabilité directe mais sous celle de l’Etat-major de Bangui et du chef suprême des armées de Centrafrique, le président Ange-Félix Patassé.
Le sénateur congolais n’a pas contesté que des viols, des meurtres et des pillages aient pu être commis sur le terrain. Mais, il a affirmé que toutes les parties au conflit, dont les hommes du général Bozizé, actuellement au pouvoir en Centrafrique, ont commis de tels crimes.
Il a allégué, par ailleurs, que les crimes commis par les hommes du MLC n’étaient pas le résultat d’une politique, mais le fait de débordements de quelques soldats. Selon lui, il s’agissait des dommages collatéraux de la guerre.
L’ancien vice-président de la RDC a l’intention d’appeler plusieurs officiers centrafricains et congolais à la barre. Les juges lui ont donné huit mois pour présenter ses soixante-trois témoins. La liste de ces témoins est encore confidentielle. Mais, Jean-Pierre Bemba devrait lui-même se présenter à la barre pour donner sa version des événements survenus il y a dix ans, selon des sources judiciaires.
A la demande de l’ancien président, Ange-Félix Patassé, il avait envoyé ses soldats du MLC en renfort pour contrer la rébellion de François Bozizé.
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