Les leaders de l’opposition congolaise mettent en cause l’Agence nationale de renseignements (ANR) dans la disparition du député de l’opposition Eugène Diomi Ndongala recherché par le parquet général de la République démocratique du Congo (RDC) depuis fin juin dernier pour viol sur mineures. Dans un mémo remis, lundi 6 août, au ministre congolais de l’Intérieur, ils disent ne pas croire que Diomi Ndongala ne se trouve pas dans les cachots de l’ANR.
Le modérateur des Forces acquises au changement (Fac), une plate-forme de partis de l’opposition, Lisanga Bonganga, dit craindre pour la sécurité du député de la DC:
«Nous avons eu des députés assassinés, comme Botheti et Marius Gangale. Et aujourd’hui, le cas de Diomi nous inquiète, nous [politiciens] et sa famille biologique. Nous allons instituer une journée spéciale, où nous allons continuer à poser la question au Gouvernement pour qu’il nous dise où se trouve Diomi.»
Selon lui, toutes les démarches menées jusque là pour le retrouver n’ont pas abouti. «Nous ne voulons pas que le cas de Diomi puisque ressembler à celui de Fidèle Bazana», a-t-il poursuivi faisant allusion l’activiste des droits de l’homme et chauffeur de la Voix de sans Voix disparu début juin 2010, alors qu’il accompagnait son collègue Floribert Chebeya à l’inspection générale de la police, avant d’être déclaré mort par l’Etat congolais.
Il dit ne pas croire aux paroles des responsables de l’Agence nationale des renseignements (ANR), selon lesquelles le leader de la DC ne se trouvait pas dans leurs cachots.
«Nous aurions aimé qu’ils [invitent] une délégation de l’opposition visiter leurs cachots pour voir si Diomi n’y est pas. Et l’ANR a beaucoup de cachots. Il peut se trouver ici ou en provinces», a affirmé Lisanga Bonganga.
Le doute persiste. «Mais, nous voulons aussi, avec ce doute, qu’on puisse nous amener à comprendre où se trouve Diomi», a-t-il déclaré.
Depuis sa disparition, le parti de Diomi Ndongala considère qu’il a été enlevé par les services de sécurité. Cet opposant est considéré comme l’un de principaux soutiens du leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2006, Diomi Ndongala s’était présenté aux législatives de novembre 2011. Elu sur la liste de la Démocratie chrétienne dans la circonscription de la Funa à Kinshasa, il avait refusé de siéger à l’Assemblée nationale et considérait que la présidentielle de novembre 2011 avait été remportée par Etienne Tshisekedi.
Son parti s’est regroupé notamment avec l’UDPS, le G14, certaines associations de la société civile, autorités traditionnelles et associations de jeunes pour former la Majorité présidentielle populaire (MPP), plate-forme qui revendique la victoire d’Etienne Tshisekedi à la présidentielle du 28 novembre 2011.