RDC : l'opposant Diomi Ndongala est détenu dans un lieu secret, selon son épouse

Eugène Diomi Ndongala Nzomambu. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’épouse d’Eugene Diomi Ndongala, président de Démocratie chrétienne accusé de viol de deux mineures et porté disparu depuis un mois selon son parti, a déclaré ce vendredi 27 juillet que son époux est détenu dans un lieu tenu secret. Pour elle, son conjoint est un prisonnier politique que le gouvernement cherche à faire taire à cause de « son engagement auprès de l’opposant Etienne Tshisekedi ».

« Mon mari est détenu en tant que prisonnier politique sans que ni sa famille ni les militants de son parti ne sachent où il se trouve malgré toutes les recherches entreprises dans les lieux de détention tant officiels qu’extrajudiciaires », a indiqué Patricia Diomi au cours d’une tribune organisée par l’ONG de défense des droits de l’homme, la Voix des sans voix qui réclame aussi la libération de l’opposant.

Accusé de viol de deux mineures dans ses bureaux à Kinshasa, Diomi Ndongala est recherché par le Parquet général de la République pour arrestation.

Au lendemain de la plainte déposée par le père des deux mineures, mercredi 27 juin, le parti de l’opposant a publié un communiqué indiquant que son président était porté disparu.

Pour les responsables de Démocratie chrétienne, Diomi Ndongala a tout simplement été enlevé par les services de sécurité.

Au cours d’une conférence de presse tenue à Kinshasa jeudi 28 juin, le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, a affirmé que l’opposant est passible d’une peine allant de sept à vingt ans de prison pour les faits qui lui sont reprochés, précisant que l’accusation portée contre Diomi Ndongala est une  flagrance irréfutable.

Eugène Diomi Ndongala est l’un des principaux soutiens du leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi. Son parti s’est regroupé avec l’UDPS et d’autres partis de l’opposition ainsi qu’avec certaines associations de la société civile, autorités traditionnelles et associations de jeunes pour former la Majorité présidentielle populaire (MPP), une plate-forme de soutien à Etienne Tshisekedi.

Ce dernier conteste toujours la réélection de Joseph Kabila et se considère comme le président élu de la RDC à la suite de la présidentielle du 28 novembre 2011.

Candidat aux législatives de novembre 2011, Diomi Ndongala avait été déclaré élu dans la circonscription de la Funa à Kinshasa mais il avait annoncé que les députés élus sur la liste de son parti ne siégeraient pas à l’Assemblée nationale conformément au mot d’ordre lancé par Etienne Tshisekedi.