Ituri: manifestation des jeunes Hema après le meurtre de 5 des leurs

Carte du district de l’Ituri en Province Orientale.

Des jeunes de la communauté Hema à Bunia, en Ituri (Province Orientale), ont barricadé depuis vendredi 27 juillet les principales artères de cette cité, pour protester contre le meurtre de cinq des leurs. Selon le commandant de la police en Ituri, ces jeunes ont vandalisé quelques commerces avant d’être repoussés par la police, au moment où ils se dirigeaient vers des bâtiments publics. La coalition des groupes armés de l’Ituri a condamné ces meurtres dans lesquelles elle nie toute responsabilité.

Selon le commandant de la Police nationale congolais (PNC) en Ituri, ces jeunes, essentiellement des chauffeurs de taxis, ont brûlés des pneus dans la rue vers 23 heures le vendredi.

Ils protestaient contre le meurtre de cinq membres de leur communauté dont les corps ont été retrouvés le même jour vers Kapuru, une zone actuellement contrôlée par des miliciens de Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI).

Les dépouilles des cinq jeunes ont été transférées à Bunia, accompagnées par ces jeunes, qui ont bloqué le trafic sur les artères principales de la cité.

Elles étaient encore exposées, samedi matin, à la salle polyvalente du district à Bunia, où la foule était venue compatir avec les familles éprouvées.

Toujours selon le commandant de la police de l’Ituri,  les manifestants ont saccagé certains kiosques, cabines téléphoniques et maisons de vente de carburant.

Les policiers ont dû tirer en l’air pour disperser les jeunes, qui se dirigeaient déjà vers des installations publiques pour saccager les bureaux de l’Etat, a-t-il affirmé.

Pour les manifestants, la léthargie du Gouvernement pour sécuriser la région est à la base de ce drame.

De son côté, le chef de collectivité des Bahema Sud a indiqué que les boutiques et magasins sont restés fermés, depuis vendredi soir, à Kasenyi, milieu d’origine des victimes.

Pour lui, les miliciens de la FRPI, sous commandement de Cobra Matata, seraient les auteurs de ce drame.

En réaction, la coalition des groupes armés de l’Ituri (Cogaï), dont la FRPI est membre, a rejeté ces allégations. Le porte-parole de la Cogai, John Mpigwa, a par ailleurs demandé l’ouverture d’une «enquête sérieuse et impartiale pour établir les responsabilités et déterminer l’auteur ou les auteurs de cet acte ignoble».

Il a affirmé que son mouvement est engagé dans la logique de la paix:

«Qu’on puisse établir un diagnostic exact, pas un diagnostic de présomption. Tout ce que nous demandons au peuple iturien, c’est de bien voir. Qu’on ne nous remette pas en arrière, nous avons déjà avancé. Nous ne sommes plus dans cette logique de faire couler le sang des civils. Nous voulons que l’Ituri se mette debout pour un développement durable

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