RDC : l’avenir de la Monusco se discute au Conseil de sécurité

Le représentant du secrétaire général de l’ONU en RDC, Roger Meece à Goma en janvier 2012 Photo Monusco

« Lorsque vous serez invités à prendre action sur l’extension du mandat de la Monusco à l’issue des consultations que vous allez entamer bientôt, le peuple congolais et son gouvernement attendront de vous que vous condamniez de la manière la plus ferme la mutinerie de Bosco Ntaganda qui est venue perturbée nos efforts communs de stabilisation et de consolidation de la paix », a déclaré mardi 12 juin au Conseil de sécurité de l’ONU, Zénon Mukongo, le Chargé d’affaires de la mission de la République démocratique du Congo auprès des Nations Unies à New York. Il s’exprimait à l’occasion de la présentation du rapport du secrétaire général de l’ONU sur la situation actuelle en République Démocratique du Congo et sur le travail de la Monusco.

Zénon Mukongo a également appelé le Conseil de sécurité à condamner et à rappeler à l’ordre les Etats de la sous-région pour qu’ils veillent au respect des engagements auxquels ils ont librement souscrit sur la préservation de la paix dans la sous-région.

« L’idée de recentrer l’action de la Monusco sur les Kivu où sévissent les groupes armés étrangers et nationaux doit subsister à toute extension du mandat de cette mission onusienne », a plaidé le diplomate congolais affirmant que c’est cela qui peut justifier l’importance de cette mission onusienne pour les populations des zones affectées par l’insécurité dans l’axe Rutshuru-Sud Lubero, Walikale-Masisi ou Kitshanga dans le Nord-Kivu ou encore sur l’axe Bunyakiri-Hombo dans le Sud-Kivu.

Dans son allocution devant les quinze membres du Conseil, le patron de la Monusco et représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Roger Meece a souligné la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces du Kivu qui ont interrompu, selon lui, les efforts de rétablissement de paix.

Il a déclaré :

« Depuis mon précédent rapport présenté en début d’année, des progrès considérables ont été effectués notamment concernant la menace sécuritaire posés par des groupes rwandais des FDLR dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Cependant ces progrès ont été interrompus par les événements récents relatifs à la mutinerie lancée par quelques individus et dirigée par Bosco Ntaganda et Sultani Makenga. Cette mutinerie a entraîné une détérioration grave de la sécurité pour la population civile de cette zone en particulier dans la province du Nord-Kivu et ainsi une atténuation de la pression sur les autres groupes armés opérant dans la région. »

Fin avril 2012, le général Bosco Ntaganda et des militaires proches de lui ont lancé une mutinerie au Nord et au Sud-Kivu après des fortes pressions de la communauté internationale demandant à Kinshasa de le livrer à la Cour pénale internationale qui le poursuit pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Quelques semaines plus tard, le Colonel Sultani Makenga, lui aussi issu de l’ex-rébellion du CNDP comme le général Ntaganda, va lancer une nouvelle mutinerie sous la dénomination « Mouvement du 23 mars », allusion faite à date de la conclusion de l’accord de paix en 2009 entre le CNDP et le gouvernement congolais. Cet accord prévoyait notamment la mutation du CNDP en parti politique et l’intégration de ses membres dans les institutions de la république.

Lire aussi sur radiookapi.net: