Le sous-secrétaire des Nations unies aux droits de l’homme, Ivan Simonovic a condamné, jeudi 10 mai à Kinshasa, l’expulsion d’environ cent mille Congolais par année de l’Angola sans respecter les droits de l’homme. Après sa visite à Kamako (Kasaï-Occidental) vers la frontière entre le pays d’Edouardo Dos Santos et la République démocratique du Congo (RDC), il a déploré les conditions très difficiles dans lesquelles vivent la plupart des Congolais refoulés de ce pays.
Selon Ivan Simonovic, ces expulsions sont ne violation de la loi internationale sur la protection des immigrants en situation irrégulière.
Il rappelle aux autorités angolaises la nécessité de respecter les droits des immigrants illégaux vivant sur leur territoire.
« Quand les droits des immigrants ne sont pas respectés, il relève aussi du bureau des droits de l’homme de voir dans quelle mesure voir avec les Etats concernés qui sont souverains pour résoudre ce problème. Et cette situation est une situation alarmante », a ajouté Ivan Simonovic.
Il précise cependant que la résolution de ce problème relève aussi des relations bilatérales entre l’Angola et la RDC «qui sont libres de résoudre cette question d’expulsion. »
Lundi 7 mai, Ivan Simonovic a promis de rapporter au conseil de sécurité de l’ONU la situation des treize mille Congolais refoulés d’Angola depuis janvier 2012. Selon lui, ils sont traités de façon inhumaine.
Plus de deux mille Congolais expulsés d’Angola jeudi 29 mars ont été accueillis au poste frontalier de Mayanda, au Kasaï-Oriental. Ces refoulés sont arrivés dans cette localité dépouillés de tous leurs biens et quelques femmes ont accusé les militaires angolais de les avoir agressées sexuellement.
Trois jours plus tôt, la société civile de Moanda a révélé que quatre Congolais en situation irrégulière et en attente de leur expulsion sont décédés dans un cachot de la province angolaise de Cabinda. Selon elle, ces Congolais seraient morts d’asphyxie.
Entre le 5 et le 16 mars de la même année, cinq mille cent soixante et un Congolais ont encore été chassés des provinces de Soyo et Cabinda en Angola vers la RDC. Ces expulsés avaient subi « des conditions de refoulement très dégradantes », selon le ministre provincial de l’Intérieur du Bas-Congo.
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