Assemblée nationale : les élus du Nord-Kivu demandent à Matata Ponyo « de se rendre immédiatement » dans cette province

Des députés lors de l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale congolaise le 12/04/2012 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku a présenté au cours de la plénière du vendredi 4 mai le mémorandum des élus du Nord-Kivu au sujet des affrontements entre Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des déserteurs fidèles au général Bosco Ntaganda. Les députés élus du Nord-Kivu ont demandé au Premier ministre, Matata Ponyo, « de se rendre immédiatement » dans cette province pour examiner les questions sécuritaires qui s’y posent et trouver une solution définitive.

Cette position a été soutenue par leurs collègues élus d’autres provinces. C’est le cas de Fidèle Ntingombay, député national de la circonscription de Bongandanga dans la province de l’Equateur, qui a aussi demandé au « président de la République de s’impliquer pour qu’on en finisse avec cette affaire ».

Cet élu a aussi souhaité que la communauté internationale s’implique pour arrêter Bosco Ntaganda considéré comme instigateur du mouvement de révolte dans les casernes du Nord-Kivu qui a ensuite donné lieu aux combats entre militaires et mutins.

Les députés élus du Nord-Kivu ont également plaidé pour que l’Assemblée nationale accorde une attention particulière au budget qui sera alloué aux dépenses sécuritaires nécessaires pour pacifier la partie Est du pays.

Ces députés demandent au président de la République, Joseph Kabila de concrétiser ses promesses de sécurisation de cette province notamment la mesure concernant notamment « la mutation des militaires originaires du Nord-Kivu vers d’autres provinces du pays ».

Depuis la fin du mois d’avril, des combats opposent les militaires et les mutins dans le territoire de Masisi.

Les forces loyalistes tentent de récupérer des localités occupées par ces déserteurs issus de l’ex-mouvement rebelle CNDP dont Bosco Ntaganda était le chef militaire.

Ces affrontements ont causé le déplacement de plusieurs milliers de personnes. Selon Amnesty international, au moins trois femmes auraient déjà trouvé la mort dans la ville de Ngungu.

Appel de l’Unicef

 Dans un communiqué publié vendredi 4 mai, l’Unicef lance un appel urgent à la protection des enfants et des femmes dans les territoires de Masisi et de Walikale en proie à des combats entre militaires et déserteurs depuis une semaine. Selon cette agence des Nations unies, au moins dix milles personnes ont fui leurs localités depuis le début de ces affrontements.

Séparés de leurs parents et affectés par l’interruption de l’éducation, indique le communiqué, « les enfants encourent le danger accru d’être recrutés par les parties belligérantes ».

L’Unicef craint que les femmes et les enfants les plus vulnérables soient victimes de violences sexuelles.

Le chef de bureau de l’Unicef à l’Est du pays, Jean Metenier se dit inquiet de la situation sanitaire de huit zones de santé du Nord-Kivu inaccessibles à cause des combats et où la campagne de vaccination contre la polio ne pourra pas être conduite.

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