La société civile du Nord-Kivu appelle Joseph Kabila à sanctionner les déserteurs des FARDC

Joseph Kabila Kabangé le 20/12/2011 à Kinshasa, durant sa prestation de serment devant des juges de la cours suprême de la justice de la RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La société civile du Nord Kivu est remontée contre les défections à répétition enregistrées ces derniers temps au sein des Forces armées de la RDC (FARDC) dans cette partie du pays. Dans un entretien accordé dimanche 8 avril à Radio Okapi, le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota a demandé au chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, de s’impliquer personnellement dans ces affaires de défection et d’initier des sanctions exemplaires contre les déserteurs pour mettre fin à ce phénomène.

Omar Kavota a déclaré :

«Les autorités militaires sont passées. Gabriel Amisi [NDLR : le commandant de la force terrestre] s’est entretenu avec les hommes des troupes et les officiers des régiments où on a assisté à des défections mais la situation reste la même. C’est pourquoi, il importe que le chef de l’Etat prenne une décision de nature à sanctionner ceux qui font défection et à mettre fin à ce phénomène qui commence à inquiéter davantage la population».

Omar Kavota a indiqué que ces défections au sein de plusieurs régiments des FARDC créent une insécurité généralisée dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Beni au Nord-Kivu empêchant les populations déplacées à rentrer chez elles.

Pour rappel, dans la nuit de dimanche 1er à lundi 2 avril des militaires de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) avaient quitté leur position à Rubare, à 12 km au Sud du chef lieu du territoire de Rutshuru pour se diriger au Sud vers la localité de Katale.

Le jour suivant, d’autres militaires des FARDC avaient abandonné l’Etat-major du 804è régiment, à Nyongera près de Kiwanja entres les mains des militaires ex-CNDP. Ces mouvements des troupes avaient créé la panique au sein de la population.

Des sources proches des FARDC à Rutshuru avaient déclaré que les militaires ex-CNDP du 804è régiment auraient répondu à une consigne venue de Masisi où des militaires fidèles au général Bosco Ntaganda, recherché par la CPI pour des crimes de guerre commis en 2002 en Ituri, avaient aussi abandonné leurs positions pour se retirer vers Kitshanga.

Le chargé de communication de l’opération Amani Leo aux Nord et Sud-Kivu, le colonel Sylvain Ekenge avait indiqué avoir empêché certains militaires de casser un magasin d’armement à Baraka.

Le gouvernement congolais s’était dit « préoccupé par l’insécurité qui sévit actuellement dans les provinces du Nord et Sud Kivu» et avait appelé à la « la stricte observance de la discipline militaire ».

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