Human Rights Watch invite la CPI à enquêter sur le financement de la milice de Thomas Lubanga

Thomas Lubanga, ancien chef milicien de l’Ituri lors d’une audience à La Cour pénale internationale

«Je pense que la chose importante à faire, c’est que le procureur doit recommencer et continuer les enquêtes pour savoir qui a financé les  groupes armés de l’Ituri, d’où venaient les armes que l’UPC de Thomas Lubanga a utilisées. S’il continue ce type d’enquêtes, ça va bien sûr l’amener en Ouganda, au Rwanda et à Kinshasa», a déclaré mercredi Anneke Van Woundenberg, spécialiste de la RDC à Human Rights Watch dont les rapports d’enquête ont été utilisés par le procureur de la CPI dans la procédure judiciaire contre Thomas Lubanga.

 

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont reconnu, mercredi 14 mars, l’ex-seigneur de guerre Thomas Lubanga coupable de crimes de guerre pour avoir enrôlé des enfants de moins de quinze ans dans sa milice de l’Union des patriotes congolais (UPC). C’est le premier verdict rendu par cette Cour depuis son institution en 2002.

La spécialiste de HRW ne partage la même opinion que les juges de la CPI qui ont estimé notamment que le conflit auquel a participé Thomas Lubanga était un conflit interne et non international.

«C’est clair que le conflit au Congo est un conflit international»,  a soutenu, au contraire, Anneke Van Woundenberg.

De leur côté, les avocats des victimes ont exprimé leur satisfaction après le verdict prononcé par la Chambre de première instance I de la CPI. L’un d’eux, Maître Franck Mulenda, a déclaré:

«C’est une procédure qui a trop duré, depuis 2006. Et qu’aujourd’hui les victimes apprennent que Monsieur Thomas Lubanga est condamné, c’est un sentiment de joie qu’elles expriment à travers nous.»

A la question de savoir si les avocats des victimes s’attendaient réellement à ce verdict, il a répondu :

«Non. Parce que le système de la Cour ne permet pas ce genre d’attente même si, d’expérience d’avocat, on ne pouvait s’attendre qu’à la justice. Mais, au regard des éléments du dossier, tout pouvait arriver.»

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