Arrestation du député Bakungu: la société civile du Nord-Kivu dénonce la méthode utilisée

Vue de la ville de Goma.alVue de la ville de Goma.al

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La société civile du Nord-Kivu a condamné, vendredi 3 février, la méthode appliquée par les forces de sécurité lors de l’arrestation du député national Bakungu Mitondeke et de la perquisition de son domicile. Selon des témoins, des militaires des Forces armées de la RDC se sont rendus jeudi 2 février à quatre heures locales du matin pour une perquisition de la résidence du député. Après une altercation entre les gardes et les militaires, les deux groupes ont échangé des tirs, faisant quatre morts.

Le président de la société civile provinciale, Thomas D’aquin Mwiti a estimé qu’en sa qualité de député national, Bakungu devrait bénéficier de certains égards:

«Pourquoi envoyer plus de 100 militaires dans le domicile d’un député. Ce sont des questions politiques que nous condamnons. Il y a des voleurs, des bandits, des détourneurs ici mais il n’y a jamais eu d’actions telles que nous voyons».

 Le gouvernement provincial, pour sa part, ne voit aucun problème dans cette arrestation.

Son porte-parole, Erneste Kyaviro, a déclaré que le député Bakungu Mitondeke entretient une milice et détient illégalement des armes dans son domicile.

«Nous avons pu voir de nos propres yeux huit fusils d’assaut de type AK 47 et deux fusils d’assaut de fabrication belge de type Fal et il y avait plein d’éléments Maï-Maï [dans sa résidence]», a-t-il affirmé.

Erneste Kyaviro a également affirmé que le député incriminé serait jugé par les instances judiciaires militaires.

Certains juristes dans la province ont estimé que l’Assemblée nationale aurait dû d’abord lever l’immunité de Bakungu avant son arrestation, sauf il s’agissait d’un cas de flagrance avérée.

Selon eux, en sa qualité de député, « Bakungu Mitondeke a droit à une garde armée».

Selon des sources de la justice militaire, le député devrait être transféré ce vendredi à Kinshasa.

Candidat aux législatives de novembre 2011 pour le compte de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Bakungu Mitondekel attend d’être fixé sur son sort.

Les scrutins ont été annulés dans la circonscription de Masisi, faute de compilation de résulats de plus de quatre-vingts centres de vote.

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